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Premières
prestations,
premiers prix
À Jerez de la Frontera, à
l ’âge de quatorze ans, Paco
participe avec son frère Pepe
au Concours international ou
Certamen (« joute ») d’Art
Flamenco de 1962.
Paco confesse que cette phrase que j’ai dû oublier tout ce que
Pepe y gagne le premier prix de Sabicas fut pour lui une révé- j’avais, oublier toutes les falsetas,
du chant pour ses malagueñas, lation qui a changé sa vie, et qu’il toute la musique de Niño Ricar-
et Paco pour sa part, trop jeune raconte ainsi : do que je jouais, et… je me suis
pour être dans la catégorie gé- mis à composer ! »
nérale, remporte le prix spécial, « Alors que je jouais pour lui
ou prix Javier Molina, créé ex [Sabicas], il me disait : « Joue-
professo tout exprès pour luiB moi ci, joue-moi ça, joue-moi
19. La même année, toujours une soleá, une taranta ! », et je
à quatorze ans, il est engagé ne sais quoi encore… Et quand
comme guitariste dans la com- j’eus terminé de jouer, comme
pagnie de danse José Greco et je jouais les morceaux de Niño
effectue sa première tournée aux Ricardo… (je crois que cela l’of-
États-Unis8,2. À New York, il fensait d’une certaine manière…)
rencontre Mario Escudero et Sa- alors il m’a dit une parole qui
bicas, deux guitaristes espagnols fut une phrase-clé pour l’essor
réputés qui l’encouragent à me- ultérieur de ma carrière de guita-
ner une carrière de solisteB 20. riste, il dit : « Oui, tu joues bien,
Sabicas en particulier l’encourage mais… un guitariste se doit de
à composer sa propre musique, jouer sa propre musique ! » Cela
plutôt que de reprendre les suc- m’a marqué profondément, ce fut
cès d’el Niño Ricardo, son maître. un choc. Ah, malheureux ! Parce
