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e jour où j’ai germé du pédicelle d’un érable
                      lavé en automne, c’était beau et exquis... La
                Lvallée, revêtue d’une verte couette de verdure,
                prenait la teinte d’un or flamboyant, faisant briller
                les rayons du soleil naissant. Imprégnée de la rêverie
                d’une vie séduisante, j’ai respiré le charme éthéré qui
                m’enveloppait. Le ruisseau coulait en glissements
                sinueux, luisant comme une solution aqueuse de
                diamant. Le ciel brillait comme une topaze bleue,
                tacheté de nuages comme des boules de coton
                flottantes. Le temps passait, le soleil s’est évanoui et
                les vrilles de la nuit ont glissé dans la vallée, teintant
                tout de gris. Le ciel, maintenant enrobé d’un rob
                d’encre, était parsemé d’étoiles et illuminé de lune.
                Jamais  un  être  n’aura  jamais  souhaité  quiétude,
                autant  que  je  l’ai  fait  ce  jour-là.  Je  voulais  qu’une
                fée séraphique jette un coup d’œil depuis les nuages,
                agitant sa baguette, jette un sort sur la terre... laissant
                tout immuable.
                Puis vint l’aube. Et les masses aussi. Leur visage était
                si placide que je n’avais jamais prévu leur ferveur
                de sauvagerie. Voilà, elles ont sillonné la vallée...
                bouleversé le terrain. Le ruisseau est baratté dans
                une concoction boueuse.
                Mes veines sont teintées de brun... en conjonction
                avec l’ensemble de l’environnement qui m’entoure.
                Les  édifices  de  béton  ont  supplanté  la  verdure
                luxuriante... un ersatz méprisable. L’ambiance,
                parfumée d’une puanteur âcre. Le ruisseau est
                réduit à une fine goutte... J’entends son gémissement
                pâlir... s’amenuisant à chaque seconde.
                Ils approchent du Maple... armés de leurs armes. Je
                dépéris, lentement, saisi du pressentiment de ce que
                l’avenir me réserve, mais contente, car je n’en serai
                pas témoin...
                                             Kavya Dev S
                                             II BA French




                                                                                                               143
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