Page 450 - Al-Mouwatta
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Allah ta3ala nous dit dans le Qour'an :
ce qui signifie : "Nous avons fait descendre la révélation et Nous en sommes le Gardien."
Et en effet, Allah a préservé notre religion avec des hommes tels que l'Imam Malik يضر الله
هنع.
Notre maître l'Imam Malik éprouvait un profond respect pour le Prophète et pour sa parole.
A ce sujet, on rapporte que lorsque les gens venaient chez lui, il leur envoyait sa servante qui
leur demandait : "Le chaykh vous demande si ce que vous cherchez est le hadith ou bien des
réponses à des questions." S'ils disaient : "Nous avons des questions à lui poser", il sortait et
donnait des fatawa. Par contre, s'ils disaient: "Nous recherchons le hadith", il leur faisait dire
de s'asseoir puis il allait prendre un bain, se parfumait, s'habillait avec des vêtements propres,
mettait le turban. On disposait pour lui une chaire face aux gens et il venait, rempli de la
crainte de Allah. Et jusqu'à ce qu'il termine, on faisait brûler de l'encens.
Une fois, l'Imam 3Abdoullah Ibnou l-Moubarak a dit : "J'étais chez l'Imam Malik alors qu'il
nous citait des hadith et j'ai remarqué qu'un scorpion le piquait, et ce, à 16 reprises. Lui,
changeait de couleur, devenait jaune, mais n'interrompit jamais le hadith du prophète ".
Lorsqu'il eût terminé et que les gens furent partis, je vins lui dire : " 'Abou 3Abdillah, j'ai vu
de vous ce qui était absolument étonnant aujourd'hui !". Il me répondit: "Oui, j'ai persévéré
parce que je respecte les paroles du prophète ". (Cela signifie qu'il ne voulait, en aucun cas,
interrompre la parole du Prophète, fusse pour 16 piqûres de scorpion !).
Un de ses disciples a dit : "On posait des questions (au sujet de la jurisprudence) à l'Imam
Malik. Il répondait alors à celui qui avait posé la question: "Vas jusqu'à ce que j'aie réfléchi à
la réponse". Puis il hésitait avant de répondre. Nous l'interrogeâmes à ce sujet, il se mit alors à
pleurer et dit : "Je crains d'avoir beaucoup de questions le jour qui n'est pas comme tous les
autres jours".
Il disait par ailleurs : "Celui qui aime répondre aux questions concernant la religion, qu'il
pense qu'il s'expose par cela au paradis ou à l'enfer et qu'il réfléchisse à la façon de s'en sortir
au jour dernier puis, qu'après cela, il réponde. Et il n'y a rien de plus dur pour moi que de
répondre à une question sur le halal et le haram car cela (la réponse) est une affirmation d'une
Loi de Allah et j'ai connu des hommes de science dans notre pays (en parlant de Médine) pour
qui, répondre à une question concernant le halal et le haram était aussi terrible que de subir la
mort".
Pourtant aussi savant, intelligent et saint qu'il était ; Malik, que Allah l'agrée, ne répondit un
jour qu'à 6 questions sur les 48 qui lui furent posées, et au sujet de celles restées en suspens il
dit : "Je ne sais pas".
Il était si majestueux qu'on le comparait à un sultan car il était très écouté. Et il était si
modeste qu'il s'est accusé lui même de ne pas avoir été sincère après qu'il eut écrit Al-
Mouwatta'. C'est ainsi qu'il dit : "Je le mets dans l'eau et s'il se mouille, c'est que je ne suis pas
sincère et je ne le récupèrerai pas". Alors il le mit dans l'eau et le livre ne fut pas mouillé.
Chers frères, chères soeurs, il faut apprendre auprès des grands savants qui ont suivi les traces
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