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Aspects juridiques liés à la fonction et risques opérationnels
la réassurance, par exemple) à une entité indépendante répondant aux critères
d’éligibilité.
• Le dispositif de prise en compte de l’assurance est solidement argumenté et bien
documenté.
• La banque communique une description de son usage de l’assurance aux fins
d’atténuation du risque opérationnel.
e. Mise en place d’un système de collecte des incidents
Cette cartographie des risques opérationnels ne peut être complète si elle n’intègre pas les
bases de données de pertes internes et externes et l’analyse des scénarios.
A titre de rappel, le comité Bâlois exige que l’historique de la collecte des incidents doit être
de 5 ans minimum (3 ans en phase de démarrage) pour le passage à l’approche AMA.
Recensement des données de pertes internes
L'identification a priori des risques aboutit à une cartographie « théorique » des activités, mais
seule l'expérience permet de valider cette identification. On passe alors à la collecte des
incidents constatés dans une base historique, permettant d'évaluer les pertes réellement
subies suite aux risques opérationnels (loss data).
La collecte s'effectue généralement sous forme déclarative. Les opérationnels remplissent des
fiches standardisées qui sont ensuite saisies dans une base de données, ou saisissent
directement dans l'outil. On peut également prévoir, en particulier pour les incidents de type
panne informatique, une collecte automatique ou semi-automatique (« rapport de panne »
produit automatiquement puis complété manuellement des montants de pertes encourues).
De telles bases, alimentées sur plusieurs années consécutives, deviennent une source
précieuse d'information pour le management des risques opérationnels. Ces données
permettent de dégager une vision objective, chiffrée, des risques encourus, à condition bien
sûr d'avoir été constituées d'une manière fiable et réaliste.
La collecte des événements de perte s'appuie sur la cartographie précédemment établie pour
le recensement et le référencement des incidents. Elle permet par ailleurs, par un effet
rétroactif, de peaufiner cette cartographie.
Les données de pertes externes
Il existe également des bases similaires mais provenant de sources externes. Ces données
complètent avantageusement les données collectées en interne. En effet les bases historiques
ne recensent par définition que les incidents qui se sont déjà produits dans l'établissement.
Pour obtenir une mesure plus réaliste on y ajoute donc un échantillonnage plus large obtenu
en compilant les données d'autres établissements. Ces données nécessitent toutefois un
effort d'interprétation, de calibrage et d'adaptation à la situation propre de l'établissement.
Analyse des scénarios
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