Page 257 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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248       DOGME DE LA HAUTE MAGIE.
                        Les  superstitions sont instinctives,  et tout ce  qui
                      est instinctif a une raison d'être dans la nature
                      même des choses c'est à cela  que  les  sceptiques
                     de tous  les temps n'ont  pas  assez réfléchi.
                        Nous attribuons donc tous les faits  étranges  du
                     mouvement des tables à  l'agent magnétique  uni-
                     versel, qui  cherche une chaîne d'enthousiasmes
                     pour  former de nouveaux courants. C'est une force
                     aveugle par elle-même,  mais  qui peut  être  dirigée
                     par  la volonté des hommes et  qui  est influencée
                     par  les  opinions  courantes. Ce fluide  universel,  si
                     t'en veut  que  ce soit un fluide, étant le milieu
                     commun de tous les  organismes  nerveux et le véhi-
                     cule de toutes les vibrations  sensitives, établit,
                     entre les  personnes impressionnables,  une véritable
                     solidarité  physique,  et transmet des unes aux autres
                     les  impressions de  l'imagination  et de la  pensée.
                     Le mouvement de la chose  inerte,  déterminé  par
                     les ondulations de  l'agent universel,  obéit donc à
                     l'impression dominante,  et  reproduit dans ses  révé-
                     lations tantôt toute la lucidité des  songes  les  plus
                     merveilleux,  tantôt toute la bizarrerie et tout le

                     mensonge  des rêves les  plus  incohérents et les  plus
                     vagues.
                       Les  coups frappés  sur les  meubles, l'agitation
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