Page 262 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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LE GRAND  OEUVRE.          253
                      Séparer  le subtil de l'épais,  dans la  première opé-
                    ration, qui  est tout  intérieure,  c'est affranchir son
                    âme de tout  préjugé  et de tout vice ce  qui  se fait
                    par l'usage  du sel  philosophique,  c'est-à-dire de la
                    sagesse;  du  mercure, c'est-à-dire-de l'habileté  per-
                    sonnelle et du  travail  puis  enfin du soufre,  qui
                    représente l'énergie  vitaleet la chaleur dela volonté.
                    On arrive  par  ce  moyen  à  changer  en or  spirituel
                    les  choses même les moins  précieuses,  et  jusqu'aux
                    immondices  de la terre. C'est en ce sens  qu'il  faut
                   entendre les  paraboles  de la tourbe des  philoso-
                   phes,  de Bernard le  Trévisan,  de Basile Valentin,
                   de Marie  l'Égyptienne  et des autres  prophètes  de
                   l'alchimie;  mais dans leurs  œuvres,  comme dans
                   le  grand œuvre,  il faut  séparer  habilement le sub-
                   til de  l'épais,  le  mystique  du  positif, l'allégorie  de
                   la théorie. Si on veut les lire avec  plaisir  et'avec

                   intelligence,  il faut d'abord les entendre  allégori-
                   quement dans  leur  entier, puis  descendre des allé-
                   gories  aux réalités  par  la voie des  correspondances
                   ou  analogies indiquées  dans le  dogme unique:
                     Ce  qui  est en haut est comme ce  qui  est en  bas,
                   et  réciproquement.
                     Le mot ART   retourné,  otHu à la manière des
                   écritures sacrées  et primitives, c'est-à-dire dedroite
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