Page 267 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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258 DOGME DE LA BACTE MAGIE.
l'Israélite proscrit, le Judas de la civilisation chré-
tienne, travaillait, vendait, agiotait, devenait riche,
s'emparait des réalités de la vie présente, et se
mettait en mesure de prêter desmoyensd'existence
aux cultes mêmes qui l'avaient si longtemps pro-
scrit. Les anciens adorateurs de l'arche, restés
Ëdélesauculteducofïre-fbrt, ont maintenant la
Bourse pour temple, et c'est de là qu'ils gouvernent
le monde chrétien. Judas peut, en effet, rire et se
féliciter de n'avoir pas dormi comme saint Pierre.
Dansles anciennes écritures antérieures à la cap-
tivité, le Tau hébreu a la figure d'une croix, ce
encore notre de la dou-
qui confirme interprétation
zième lame du Tarot cabalistique. La croix, géné-
ratrice de quatre triangles, est aussi le-signe sacré
du Duodénaire, et les Égyptiens l'appelaient, pour
cela même, la clé du ciel. Aussi Eteilla, embar-
rassé dans ses longues recherches pour concilier
les nécessités de la avec
analogiques figure son opi-
nion personnelle (il avait subi en cela l'influence
du savant Court de Gebelin), a-t-il placé dans la
main de son pendu redressé, dont il a fait la Pru-
dence, un caducée hermétique formé de deux ser-
pents et d'un Tau grec. Puisqu'il avait compris la
nécessité du Tau ou dela croix, à la douzième page