Page 24 - Les Kamasutra
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CHAPITRE V
DES SORTES DE FEMMES FRÉQUENTÉES PAR LES
CITOYENS,
DES AMIS ET MESSAGERS
Lorsque Kama est pratiqué par des hommes des quatre castes,
conformément aux règles de la Sainte Écriture (c’est-à-dire par
mariage légal), avec des vierges de leur propre caste, c’est un moyen
d’acquérir une postérité légale et une bonne réputation, et ce n’est
pas non plus opposé aux usages du monde. Au contraire, la pratique
de Kama avec les femmes de castes plus élevées, et avec celles dont
d’autres ont déjà joui, quoiqu’elles soient de la même caste, est
prohibée. Mais la pratique de Kama avec des femmes des castes
inférieures, avec des femmes excommuniées de leur Propre caste,
avec des femmes publiques, et avec des femmes deux fois mariées,
n’est ni ordonnée ni prohibée. La pratique de Kama avec de telles
femmes n’a pour objet que le plaisir.
Les Nayikas, donc, sont de trois sortes : filles, femmes deux fois
mariées, et femmes publiques. Gonikaputra a émis l’opinion qu’il
existe une quatrième sorte de Nayika, savoir : une femme à qui l’on
s’adresse par une occasion spéciale, même si elle est déjà mariée à un
autre. Ces occasions spéciales naissent, pour un homme, de l’un ou
de l’autre des raisonnements ci-après :
Soit cette femme est volontaire, et beaucoup d’autres en ont joui
avant moi.
Je puis, en conséquence, m’adresser à elle comme à une femme
publique quoiqu’elle appartienne à une caste plus élevée que la
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