Page 139 - Le Livre des médiums
P. 139
DE LA MEDIANIMITE CHEZ LES ANIMAUX 139
d'approvisionnement, dans leurs allures, dans leurs moeurs, dans leurs productions. Enfin,
l'araignée tisse toujours sa toile de la même manière.
D'un autre côté, si vous cherchez les cabanes de feuillage et les tentes des premiers âges de la
terre, vous rencontrerez à leur place les palais et les châteaux de la civilisation moderne ; aux
vêtements de peaux brutes ont succédé les tissus d'or et de soie ; enfin, à chaque pas vous trouvez
la preuve de cette marche incessante de l'humanité vers le progrès.
De ce progrès constant, invincible, irrécusable de l'espèce humaine, et de ce stationnement
indéfini des autres espèces animées, concluez avec moi que s'il existe des principes communs à
ce qui vit et ce qui se meut sur la terre : le souffle et la matière, il n'en est pas moins vrai que
vous seuls, Esprits incarnés, êtes soumis à cette inévitable loi du progrès qui vous pousse
fatalement en avant, et toujours en avant. Dieu a mis les animaux à côté de vous comme des
auxiliaires pour vous nourrir, vous vêtir, vous seconder. Il leur a donné une certaine dose
d'intelligence, parce que, pour vous aider, il leur fallait comprendre, et il a proportionné leur
intelligence aux services qu'ils sont appelés à rendre ; mais dans sa sagesse il n'a pas voulu qu'ils
fussent soumis à la même loi du progrès ; tels ils ont été créés, tels ils sont restés et resteront
jusqu'à l'extinction de leurs races.
On a dit : les Esprits médianimisent et font mouvoir la matière inerte, des chaises, des tables,
des pianos ; font mouvoir, oui, mais médianimisent, non ! Car, encore une fois, sans médium,
aucun de ces phénomènes ne peut se produire. Qu'y a-t-il d'extraordinaire qu'à l'aide d'un ou de
plusieurs médiums nous fassions mouvoir la matière inerte, passive, qui justement en raison de
sa passivité, de son inertie, est propre à subir les mouvements et les impulsions que nous
désirons lui imprimer ? Pour cela, nous avons besoin de médiums, c'est positif ; mais il n'est pas
nécessaire que le médium soit présent ou conscient, car nous pouvons agir avec les éléments qu'il
nous fournit, à son insu et hors de sa présence, surtout dans les faits de tangibilité et d'apports.
Notre enveloppe fluidique, plus impondérable et plus subtile que le plus subtil et le plus
impondérable de vos gaz, s'unissant, se mariant, se combinant avec l'enveloppe fluidique mais
animalisée du médium, et dont la propriété d'expansion et de pénétrabilité est insaisissable pour
vos sens grossiers, et presque inexplicable pour vous, nous permet de mouvoir les meubles et
même de les briser dans des pièces inhabitées.
Certainement, les Esprits peuvent se rendre visibles et tangibles pour les animaux, et souvent
telle frayeur subite qu'ils prennent, et qui ne vous semble pas motivée, est causée par la vue d'un
ou de plusieurs de ces Esprits mal intentionnés pour les individus présents ou pour ceux à qui
appartiennent ces animaux. Très souvent, vous apercevez des chevaux qui ne veulent ni avancer,
ni reculer, ou qui se cabrent devant un obstacle imaginaire ; eh bien ! tenez pour certain que
l'obstacle imaginaire est souvent un Esprit ou un groupe d'Esprit qui se plaît à les empêcher
d'avancer. Rappelez-vous l'ânesse de Balaam, qui, voyant un ange devant elle et redoutant son
épée flamboyante, s'obstinait à ne pas bouger ; c'est qu'avant de se manifester visiblement à
Balaam, l'ange avait voulu se rendre visible pour l'animal seul ; mais, je le répète, nous ne
médianimisons directement ni les animaux ni la matière inerte ; il nous faut toujours le concours
conscient ou inconscient d'un médium humain, parce qu'il nous faut l'union de fluides similaires,
ce que nous ne trouvons ni dans les animaux, ni dans la matière brute.
M. T... a, dit-il, magnétisé son chien ; à quoi est-il arrivé ? Il l'a tué ; car ce malheureux
animal est mort après être tombé dans une espèce d'atonie, de langueur, conséquence de sa
magnétisation. En effet, en l'inondant d'un fluide puisé dans une essence supérieure à l'essence
spéciale à sa nature, il l'a écrasé et a agi sur lui, quoique plus lentement, à la manière de la
foudre. Donc, comme il n'y a nulle assimilation possible entre notre périsprit et l'enveloppe
fluidique des animaux proprement dits, nous les écraserions instantanément en les
médianimisant.
Ceci établi, je reconnais parfaitement que chez les animaux il existe des aptitudes diverses ;
que certains sentiments, certaines passions identiques aux passions et aux sentiments humains se
LE CENTRE SPIRITE LYONNAIS
http://spirite.free.fr