Page 3 - LE FAL NAMEH
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La première traduction connue en langue française du Fal Nameh ou
Livre des Sorts de Djafer Sadiq, probablement même l'unique, et
devenue rarissime, est l'oeuvre de J-A Decourdemanche, un
orientaliste spécialiste de la littérature de langue turque,et qui la
publia en 1899. C'était le premier texte traduit d'un ensemble intitulé
Le Miroir de l'Avenir, recueil de sept traités de divination traduits du
turc.
A l’époque de cette traduction, ce recueil se rencontrait en Turquie
en toutes les mains, ses éditions autographiées ou manuscrites ne se
comptaient plus. En effet, consulter l'avenir par le moyen de dés,
d'osselets, de baguettes, ou par le truchement de la géomancie sur
du sable sacralisé, dans l'ordre où se présentent des nombres, des
chiffres, des lettres ou des idéogrammes, est un principe qui remonte
à la plus haute antiquité. On peut d'ailleurs assimiler le procédé du
Fal Nameh reposant sur les combinaisons de quatre lettres dont on
ne retient que trois pour le choix de la sentence, à celui du Sort des
Flêches, cité dans la Bible (Ezéchiel:xx,26)
Pendant des siécles un recueil semblable, aux oracles plus brefs, a
existé en occident, sous le nom de Sort des Apôtres et des
Saints(sortes sanctorum)
Le nombre des réponses de l'oracle turc, soixante-quatre, nous fait
penser aussitôt au Yi-King et à ses soixante-quatre hexagrammes.
Mais les réponses du Fal Nameh semblent souvent différer de celles
du célèbre traité chinois.
Il est bien évident que le texte de chaque sort est un résumé passe-
partout de ce que l'oracle peut répondre à une question
généralement bien précise. Il est donc nécessaire d'interpréter, en
fonction du problème posé.
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