Page 185 - Essais de sciences maudites / par Stanislas de Guaita. 1890-1920.
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182 ESSAIS DE SCIENCES MAUDITES
serpentait sur tous les étages de la nuit, se précipi-
tait en écumant de l'un à et des
l'autre, portait
étoiles dans ses eaux.
§. Une splendeur émanait à la fois du fleuve
et de la montagne et les pénétrait tous deux.
§. Alors un archange dit à ceux qui voulaient
comprendre le mystère
§. La montagne ne peut couler à travers les
mondes comme le fleuve, et le fleuve ne peut de-
meurer immobile au centre des mondes comme la
montagne.
§. Sans la splendeur qui les unit, la montagne
ignorerait la douceur magnifique et la charité du
fleuve le fleuve oublierait, en nourrissant les
mondes, la solitude et la pureté de la montagne.
§. Songez à l'Être parfait ne doit-il pas,
comme la montagne, rester immuable et solitaire;
comme le fleuve, vivifier la création comme la
splendeur, unir entre eux le Verbe et l'Absolu ?
§. S'il n'était tout entier qu'en l'une de ces
puissances, il ne jouirait pas de la plénitude des
autres.
§. S'il ne demeurait pas un, il deviendrait
trois dieux finis, incapable chacun de la volonté
des deux autres.
§. Dieu est UN parce qu'il est infini. Il est
TRIPLE parce qu'il est illimité.– (Le Royaume de
Dieu, p. 13-14, chap. I, sect. m, §. 12 à 22.)