Page 42 - Essais de sciences maudites / par Stanislas de Guaita. 1890-1920.
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AU SEUIL DU MYSTÈRE 41
L'harmonie est créatrice: la Thèbes d'Amphion,
bâtie au son de la est d'un ana-
lyre, symbolisme
logue. Tous ces mythes ne sont pas sans profon-
deur, qui marquent à merveille quel caractère es-
thétique la magie revêtit en Grèce.
La doctrine de Pythàgore est sœur de celle
d'Orphée, comme les mathématiques patientes sont
sœurs de la musique inspirée, dont elles analysent
les accords et nombrent les vibrations. En Égypte,
Pythagore se fait enseigner la Science déjà déca-
dente des mages il reçoit en Judée, des nabis
Ëzéchiel et Daniel, une initiation parcimonieuse-
ment sincère Force est donc à son génie de
combler par intuition ces lacunes. Quoi qu'il en
soit, sa Tétractys et sa Triade correspondent avec
rigueur au Tétragramme et au Ternaire kabba-
listiques.
Quant à l'ésotérisme de Platon, développé plus
tard et subtilisé par les théurges d'Alexandrie, il
fusionnera chez les Gnostiques avec le christia-
nisme occulte, immédiatement dérivé de la doc-
trine essénienne. Les œuvres de saint Clément
d'Alexandrie, d'Origène, de saint Denys l'Aréopa-
gite, et de l'évêque Synésius témoignent à n'en pas
douter de cet échange dogmatique il semble qu'in-
consciemment les héritiers de l'ancien monde
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EliphasLévi, Histoire de la Magie, d vol. in-8. Ger-
mer-BaiDiere, 1861 page 97.