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Conséquences
La transformation de la nature est, évidemment, une conséquence directe
d’un développement capitalistique de l’agriculture avec son lot de
déforestations, de détournement des cours d’eau, d’assèchement des zones
humides, d’irrigation forcée etc. et aussi une pollution généralisée par
les pesticides, une eutrophisation également généralisée, ainsi qu’une perte
massive de biodiversité et d'agrobiodiversité, accompagnée de phénomènes
de dégradation et d'érosion des sols, de salinisation voire de perte
de nappes phréatiques53. La réduction des espaces de vie des animaux
sauvages rapproche les survivants des espaces occupés par les animaux
domestiqués et les humains rendant les contaminations d’autant plus
probables que les modes de vie des populations locales sont bouleversés.
Reste que le capital des pays occidentaux ne payera pas le coût des dégâts
de l’environnement.
Le développement de cette agriculture industrialisée entraine partout où
elle achète ou loue des terres une expropriation des paysans qui vivaient là
et concomitamment un déracinement des populations pressées à acheter
les produits de cette nouvelle industrie agroalimentaire. Facteurs
climatiques et extension de l’agrobusiness se mêlent et suscitent des
déplacements très importants de populations qui, eux-mêmes, se
combinent vite à des facteurs idéologiques (religieux et politiques) qui, en
attisant des conflits, amplifient les déplacements. Abdelmalek Sayad et
Pierre Bourdieu avaient raison de dire que la confrontation d’une petite
agriculture traditionnelle et d’une agriculture industrialisée d’une part et la
guerre d’autre part induisaient l’émigration. Celle-ci peut atteindre des
proportions importantes comme en Afrique où 12 millions de personnes se
seraient déplacées pour des motifs économiques qui mêlent effets
d’exploitations intensives de la terre et transformations climatiques ;
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comme en Amérique latine où l’agriculture d’exportation (modèle ancestral
des multinationales de l’agrobusiness) de la canne à sucre, du café, du riz,
du coton… a d’abord fait appel à la main d’œuvre importée des esclaves
55
puis - lorsque la mécanisation des entreprises agricoles est survenue - a
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53 https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_verte
54 On sait que les deux facteurs ne sont pas indépendants : les transformations de la nature exigées par l’agro business
entrainent des modifications locales du climat : en Europe la suppression des haies, des boqueteaux au sommet des
collines, le comblement des mares entraine une diminution localisée des pluies.
55 Selon les sources l’Amérique aurait importé entre 9 à 11 millions d’esclaves.
56 Chonchol J., Population, développement agricole et occupation de l’espace rural en Amérique latine. IHEAL
< https://books.openedition.org/iheal/1411?lang=fr>
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