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C’est, alors, la voix sensible de Danaé Monnié qui nous conduit à l’émotion pure avec l’air
Laisser durer la nuit, publié en 1671 dans le Livre d’Airs à II et III Parties, de Sébastien Le
Camus (1610 – 1677) membre de la Petite Bande de Lully et un des Vingt Quatre violons du
Roi. Le texte est de Henriette comtesse de Coligny :
Laissez durer la nuit, impatiente Aurore,
Elle m’aide à cacher mes secrètes douleurs
Et je n’ai pas encore assez versé de pleurs.
Pour ma douleur, hélas !
Est-il des nuits trop sombres ?
Depuis que mon Berger quitta ce beau séjour,
Ah ! Je ne puis souffrir le vif éclat du jour ;
Laissez-moi donc pleurer à la faveur des ombres
Autant que voudra mon amour.
C’est, enfin, le chant délicat et mélancolique des violes de gambe qui termine, comme il l’a
commencé, ce « Petit concert » de « La Chambre », avec, en guise de berceuse royale filmée
dans la chambre même de Louis XIV, une transcription inspirée pour deux violes, tenues par
Myriam Rignol et Mathilde Vialle simplement parfaites, de la pièce Le Dodo ou l’Amour du
Berceau du troisième Livre du XV° Ordre, en la majeur, de François Couperin, dit Le Grand,
(1668 – 1733), célèbre claveciniste et organiste de renom, titulaire de l’église Saint Gervais
Saint Protais de Paris et un des quatre titulaire de la Chapelle Royale de Versailles. Certes,
Louis XIV ne put entendre cette pièce, puisqu’elle date de 1722, mais il faut avouer qu’elle
termine ce concert avec une infinie délicatesse.
Il faut aussi saluer la réalisation, confiée à Olivier Simonnet, et ses prises de vues remarquables
qui ont participé à la beauté et la réussite de ce concert-spectacle.
Captation lors de la dernière pièce
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