Page 19 - paris essai
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« La flèche en travaux »
Le feu s’est emparé des vieilles poutres de bois
Ces vagues puissantes déferlent sur la nef
A tout ce qui brule les flammes portent grief
Les larmes dans les yeux la ville est désarroi
Venus de partout avec scies et marteaux
De nombreux artisans ont retrouvé les gestes
Testaments du passé gravés en palimpsestes
Par les compagnons d’antan sur les murs des caveaux
Mais comme un amour qui subit une défaite
Il faut pour reconstruire canevas de tendresse
En protéger l’armature avec délicatesse
Et laisser s’épanouir les harmonies secrètes
Il faut avec patience échafauder des rêves
Les poser un à un en prenant bien garde
Qu’aucune pierre par hasard ne se lézarde
Et que les charpentiers travaillent sans trêve
Une foule d’aiguilles la charpente surpique
Coiffe concoctée par savante araignée
Les pierres de Notre Dame sont très intriguées
Par le masque de fer de leur flèche romantique
Enfin la Cathédrale peu à peu renait
Les gargouilles et les tours attendent amoureuses
Que leur sœur de bois s’élève bienheureuse
Dans le ciel de Paris sur l’ile de la Cité.