Page 36 - Ni la Nature ni la Vie ne sont Lisses 1
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J’aurais pu inventer foule de ritournelles,                         Mais moi je suis libre, tant pis pour ce  barbon,

                                                                qui auraient fait sourire milles jouvencelles,                      dit la jeune fille en quête de chansons,


                                                                si cette branche comme lyre dessinée,                               au creux de la branche alors elle bondit

                                                                avait accepté sa nouvelle destinée.                                 et la musique s’envole en belle mélodie.





                                                                Observer dans la brise chanter les roseaux,                         Moi qui regardais j’ai vu les feuilles danser,
                            Arbres
                                                                puis délicatement avec un doux pinceau,                             et le vieillard fredonner, je vous le promets.
     «L’arbre et la lyre, fantaisie alexandrine »
                                                                tracer sept cordes souples et bien ajustées,                        Peut être sous cette écorce lisse et nue,

                                                                le vent les fait vibrer, voilà le tour est joué.                    la sève du printemps soudain est revenue.





                                                                De cette rêverie, l’arbre n’a pas voulu.

                                                                Un poète saltimbanque jamais il ne fut.

                                                                Il se sent vénérable, se croit estimé,


                                                                voit sa vie décliner, et ne veux plus jouer










 © Erick Gaussens Hillwater  2023
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