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« Histoire de bouleaux »






                                     Les bouleaux alignés dessinaient la frontière                                   Les arbres dans ce parc redessinent un monde

                                     entre le camp, les barbelés, le froid et…rien.                                  où au moins pour un temps, on nous laisse aimer

                                     Quand tu franchis le bois, d’un côté la prière                                  les chemins sans frontières, le vent sans la peur

                                     de l’autre la toundra et le vide Sibérien.                                      le bonheur infiniment fragile d’exister.





                                     Emprisonnés à tort, mélangés aux bandits                                        c’est un rêve bien naïf qui m’a traversé

                                     ces hommes libres n’avaient plus que les vers                                   promenant à Bercy à côté de la seine

                                     pour se souvenir d’avant, de la belle vie                                       qui sait peut-être un jour au cœur de l’été


                                     où les mots passionnés se noyaient dans les verres.                             les hommes verront que les frontières sont vaines

                                                                                                                     .

                                     Fuir était un rêve, mais écrire sans trêve

                                     faire passer bien au-delà des barrières


                                     ces livres interdits , en partager la sève

                                     voilà la vraie revanche de ces hommes fiers.




                                     Je ne suis en Russie, mais au parc à Paris.


                                     Je contemple tranquille cette forêt de bois blanc

                                     où les images des écrivains me sourient

                                     (le fantôme de l’un d’eux dort sur un banc).





                                     Je n’ai fait que lire, je n’ai jamais vécu

                                     l’enfer du Goulag ou la prison des camps.

                                     Livres et pages je les ai lues et relues

                                     alors je songe à l’hiver en plein printemps.
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