Page 7 - reves eparpilles en pays leon
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« Grève en prose à Poulfoen »
Là-bas, tout au fond, peut être à l’horizon, remontent des embruns.
Dans le sable mes pieds se perdent. Je marche sur la grève dans
l’espoir un peu vain de ressentir la force et le mystère marin. Mes
oreilles sont pleines du ressac. Mes yeux suivent entre houle et dune,
cet aplat de varech qui fuit plus loin au-delà du lointain. Je marche sur
la grève, une rime facile tourne en ritournelle : la grève du rêve, le rêve
sur la grève, elle finit par se confondre avec la brise qui se lève,
assourdit mes songes, et c’est le rêve en grève. Une petite bourrasque
un peu salée me fouette, je me réveille, la brume confuse qui endormait
mes songes se dissipe sans faillir comme la mer se retire. Les nuages
gris sont toujours là près de l’horizon, mais pour l’instant je souris à
l’écume blanche qui ravive les algues de la mer encore bleue. Un jour
peut-être je comprendrais cette force intime et en même temps
partagée, que le sable et les dunes, l’océan et les algues nous
transmettent depuis la nuit des temps. Un jour peut-être je
comprendrais, ou pas, est-ce si important au fond ? mon cœur, mes
sens et mon corps eux ont compris, juste il me faut les entendre.
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© Erick Gaussens Hillwater - 2023