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« Grève en prose à Poulfoen »










                                                      Là-bas, tout au fond, peut être à l’horizon, remontent des embruns.
                                                      Dans le sable mes pieds se perdent. Je marche sur la grève dans

                                                      l’espoir un peu vain de ressentir la force et le mystère marin. Mes
                                                      oreilles sont pleines du ressac. Mes yeux suivent entre houle et dune,
                                                      cet aplat de varech qui fuit plus loin au-delà du lointain. Je marche sur

                                                      la grève, une rime facile tourne en ritournelle : la grève du rêve, le rêve
                                                      sur la grève, elle finit par se confondre avec la brise qui se lève,
                                                      assourdit mes songes, et c’est le rêve en grève. Une petite bourrasque
                                                      un peu salée me fouette, je me réveille, la brume confuse qui endormait
                                                      mes songes se dissipe sans faillir comme la mer se retire. Les nuages

                                                      gris sont toujours là près de l’horizon, mais pour l’instant je souris à
                                                      l’écume blanche qui ravive les algues de la mer encore bleue. Un jour
                                                      peut-être je comprendrais cette force intime et en même temps

                                                      partagée, que le sable et les dunes, l’océan et les algues nous
                                                      transmettent depuis la nuit des temps. Un jour peut-être je
                                                      comprendrais, ou pas, est-ce si important au fond ? mon cœur, mes
                                                      sens et mon corps eux ont compris, juste il me faut les entendre.


                                                      .









  © Erick Gaussens Hillwater - 2023
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