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« Fleurs de Pierre »
Les pierres, le granit de cette rude Bretagne façonnent les chapelles au pied de la montagne. Monts d’Arrée,
terre de landes, de rochers, et de ronces où résonne le vent comme une harpe celte qui festonnerait le ciel
de multiples brumes aux goûts de liberté, de varech et de sel.
Au centre du bourg, repose une chapelle
Des fleurs sauvages y poussent entremêlées
Bienveillant regard du pèlerin de Compostelle
Que l’artisan d’antan dans la pierre a figé.
J’aime les fleurs sauvages, et toutes ces graminées, qui poussent où elles veulent sans se préoccuper si leur
terre est sacrée ou de simples pavés, au milieu des campagnes, ou des villes empierrées, vivant solitaire ou
groupées à foison.
Le vent les apporte, et aussi les oiseaux, le vent les remporte, et aussi les oiseaux, le vent s’y repose et aussi
les oiseaux.
Charme si touchant de ces fleurs de pierre
Qui portent en elles de paisibles prières
Et contredisent gentiment le sérieux de l’endroit
En apportant une vie parsemée d’humbles joies.
Peut-être un jour elles nous feront comprendre, ces fleurs du hasard ou de la providence, ces pierres posées
par des mains usées et ces sculptures naïves aux ornements façonnés, que l’esprit de la vie n’est pas dans la
faconde, la richesse ou l’argent, mais que, peut-être, il est délicatement enchâssé au plus profond, au plus
sensible, d’un périlleux chemin vers l’humilité.
© Erick Gaussens Hillwater - 2023