Page 153 - 4 Quartiers de reves a partager Erick Gaussens 2024
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« Les roues de Paris »




                                       Attachées aux grilles, posées contre le mur,                                   Sous le fardeau, le livreur est en lutte,

                                       sur le béton gris, perdues dans la verdure,                                    dans la dure ascension à flanc de colline.


                                       marquées par l’usage, parées en coquettes,                                     Il doit souffler un peu, et éviter la chute,

                                       au coin des rues on les croise : les bicyclettes.                              de son visage crispé, la sueur dégouline.





                                       Une selle, un guidon,                                                          Un vieux monsieur revient du marché,

                                       deux roues, des rayons,                                                        il pédale doucement tout en sifflotant.

                                       des tubes, des boulons                                                         Des poireaux et des fraises dans le panier

                                       et la sonnette, strident son.                                                  il prend son temps, un long escalier l’attend.





                                       Des portes des usines à celles des lycées,                                     Attachées aux grilles, posées contre le mur,

                                       de la dame bien mise au livreur fatigué,                                       sur le béton gris, perdues dans la verdure,

                                       pentes de Ménilmontant ou bords de Seine,                                      marquées par l’usage, parées en coquettes,


                                       c’est le monde où tu gouvernes, petite reine.                                  au coin des rues on les croise : les bicyclettes.

                                                                                                                      le temps passa silencieux.

                                       Sur son vélo juchée,

                                       comme un bateau ivre

                                       elle cahote sur les pavés,


                                       mais l’asphalte la délivre.




                                       Vers son amant

                                       elle roule en souriant,


                                       ses cheveux dans le vent

                                       et son regard aimant.
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