Page 173 - 4 Quartiers de reves a partager Erick Gaussens 2024
P. 173

« Le monument à Steinlen - Montmartre »








                                        Un couple de pierre s’embrasse dans le square                                           Le verbe est partout quand la passion résonne

                                        Veston sur l’épaule, dulcinée dans ses bras                                             Des poèmes s’insinuent dans les corps en prière

                                        Steinlen l’anarchiste oublie un peu le Chat Noir                                        Les mains s’entremêlent et caresses façonnent


                                        Le baiser est si doux seule Venus comprendra                                            Le sculpteur attentif les grave dans la pierre




                                        A deux pas de là grimpe la rue Junot                                                    Un couple sculpté s’embrasse dans le square

                                        En haut parfois on croise Passe-muraille                                                Le poète attendri écoute leur dialogue muet


                                        La pluie fait des claquettes avec Nougaro                                               Sûr que la rencontre est message prémonitoire

                                        Son soleil Toulousain inonde la grisaille                                               Il écrit quelques lignes, une lettre à son aimée




                                        Je regarde songeur les amoureux pétrifiés                                               C’est l’après-midi place Constantin Pecqueur

                                        Pour l’éternité figés en bas de la Butte                                                Le printemps exhale des parfums d’âme sœur


                                        Insensibles à l’hiver, au printemps à l’été

                                        Leurs lèvres s’harmonisent à l’âme du luth

                                                                                                                                .


                                        Et comme une vague mon rêve ramène

                                        En guise de goémons des bouts de mémoire

                                        Des traces mouillées de chansons anciennes

                                        Par luth d’amour fond sonore de l’histoire
   168   169   170   171   172   173   174   175   176   177   178