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Tapisserie d’Aubusson, La Creuse internationale
Vous ne pouvez pas rater ce grand bâtiment habillé de bois et des lignes colorées qui de la terre gagne le ciel. L’allégorie des fils à tisser, imaginée par la graphiste Margaret Gray, est devenue une identité visuelle, magnifiée en sculptures, reprise sur le mobilier urbain, affichée sur les devantures des magasins, à Aubusson comme ailleurs. La consécration de la tapisserie d’Aubusson comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco (2009) est la preuve que la Cité Internationale de laTapisserie s’inscrit dans l’universel. Et tant mieux pour la notoriété de la Creuse !
La mise en lumière
d’une tradition séculaire
Aubusson est connue dans le monde entier à tel point que l’évocation de la ville permet de définir à lui seul, l’art de la tapisserie.Très tôt, cet artisanat s’est développé par la réalisation de grandes tentures, objets décoratifs utiles à conserver la chaleur à l’intérieur des demeures.
lissiers est au cœur de la Cité. Pour qui aura la chance d’y assister, la « cérémonie » de la tombée de métier est un moment de communion entre les artisans et le public.Tout se lit sur les visages : la fier té, la passion, l’émer veillement...
La volonté de développer
un art « populaire »
À recenser le nombre croissant de visiteurs, le pari d’Emmanuel Gérard (directeur), de Valérie Simonet (présidente de la Cité) et d’Alice Bernadac (conservatrice) est réussi :
On se presse pour admirer les œuvres créées autour de la saga du Seigneur des Anneaux ou des tentures monumentales consacrant l’univers des mangas, comme autant d’aventures revisitées.
On retrouve au rez-de-chaussée de la Cité Internationale la « nef des tentures » organisée tel un voyage dans le temps de la création tapissière et un fonds contemporain d’envergure internationale, dont les œuvres conçues à travers des appels à projets explorent toute les possibilités des techniques. La première œuvre date du XIVe siècle, la dernière met en lumière la volonté d’expression « moderne » à travers les plus récentes productions autour des univers deTolkien et de Miyazaki.
Toutes les tendances de la tapisserie sont ainsi présentées sur six cents ans jusqu’à Vasarely ou Lurçat, et en y glissant quelques clins d’œil à son adaptation au mobilier intérieur. Bluffant parfois, sublime toujours !
De la bibliothèque richement dotée à la boutique, du parcours pédagogique « les mains d’Aubussson » aux salles de formation des lissiers (en liaison avec le GRETA du Limousin), des espaces de conférences aux ateliers de rénovation du mobilier national, la valorisation des métiers de la tapisserie, peintres, cartonniers, lainiers et autres
Le repas Chihiro, oeuvre magistrale présentée par Emmanuel Gérard, directeur de la cité (en médaillons détails de la tapisserie)
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