Page 33 - OPEX MAGAZINE N°1
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La protection sociale des militaires
La protection sociale des militaires
en OPEX et le devoir de mémoire
en OPEX et le devoir de mémoire
Soumis à des obligations de loyalisme, de neutralité, de discipline, de disponibilité ou encore de sacrifice, le
militaire peut être considéré comme « un citoyen plus », qui mérite la reconnaissance de la Nation et bénéficie
d’une protection qui incombe à l’État. L’ensemble des droits et des devoirs du militaire (c’est-à-dire son statut)
et les protections et garanties mises à sa disposition pour les concilier dans son environnement professionnel
constituent la condition militaire. Cette condition militaire a des implications pour les familles, qui constituent
la « base arrière » du militaire, favorisant son équilibre, sa sérénité, et donc l’accomplissement de ses missions.
Les militaires et leurs familles bénéficient donc d’une grande variété de dispositifs, servis par divers services,
directions, et organismes. Ils constituent un ensemble très complet mais peu lisible, souvent en proie à des
injonctions contradictoires et mal connu des publics cibles.
L’intensification opérationnelle que connaissent
actuellement les armées ainsi que les profondes
mutations à l’œuvre dans notre société soumettent protection sociale des militaires
ces dispositifs à de nouvelles tensions. Comme l’a
très bien dit un militaire : « nous étions jusqu’alors
une armée de temps de paix. » Ce temps est révolu.
L’accompagnement social d’aujourd’hui s’inscrit dans
un nouveau contexte caractérisé par l’évolution des
modèles familiaux et des normes sociales relatives
au bien-être des enfants et par une suractivité et
de nouvelles menaces liées au contexte sécuritaire
mais aussi par une contrainte budgétaire accrue, des tensions sur le marché du travail ou le marché immobilier,
en particulier dans certaines régions, et par la numérisation de la société. Cette dernière est à la fois un facteur de
risques et une opportunité pour améliorer l’accompagnement social des militaires et de leurs familles.
Sur la base de ces constats, les rapporteurs invitent le ministère à étudier les pistes d’amélioration suivantes :
inventer une nouvelle relation de prescripteur à prestataire entre les états-majors et la chaîne sociale
du ministère ;
avoir à cœur de respecter un principe de subsidiarité dans la répartition des rôles et des
responsabilités, de manière à prendre en compte les spécificités des armées et les besoins de proximité ;
rechercher un meilleur équilibre entre compensation des contraintes de la militarité et aide sociale
soumise à conditions de ressources ;
veiller à améliorer le partage de l’information, notamment statistique, entre les états-majors et les
directions et services du ministère chargés du soutien ;
revaloriser l’institution de gestion sociale des armées (IGeSA) en clarifiant son image, en facilitant ses
efforts de communication et en conviant l’opérateur aux temps d’information pour les familles ;
simplifier les démarches administratives, qui sont un facteur de découragement, et s’attacher à réduire
les délais ;
mieux associer les publics cibles à l’élaboration des supports d’information ou des portails interactifs
qui les concernent ;
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