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le saviez-vous ?
BONNARD
le tagueur qui tague sa propre toile !
Pierre Bonnard 1867 – 1947
Artiste post-impressionniste, membre du groupe des Nabis
Nabis : groupe fortement in uencé par les idées de Paul Gauguin et par la vogue du japonisme. Ils utilisent des couleurs pures sur de larges surfaces. Ce mouvement s’intéresse aussi aux nouvelles techniques d’impression, à l’a che, aux illustrations de livres et aux décors de théâtre.
Le peintre
était tellement coutumier du fait qu’aujourd’hui encore, cette pratique de la retouche se dit « bonnardiser »
Bonnard, Nu à contre-jour source : Jean-Louis Mazières
En 1943, un journaliste relate cette anecdote :
« Au musée de Grenoble puis au musée du Luxembourg, il lui arriva de guetter le passage d’un gardien d’une salle à l’autre, de sortir d’une poche une minuscule boite garnie de deux ou trois tubes et, d’un bout de pinceau, d’améliorer furtivement de quelques touches un détail qui le préoccupait. Et, son coup fait, de disparaitre, radieux, comme un collégien après une inscription vengeresse au tableau noir. »
1938, au Musée du Luxembourg.
Un homme se promène seul, les mains dans les poches, l’œil aux aguets guettant le gardien qui s’éloigne. Subrepticement, il sort un pinceau et une palette de peinture de son manteau, apprécie d’un regard le tableau devant lequel il se trouve, s’en approche et d’un trait de pinceau rajoute une touche de jaune.
Quand soudain ...
« Monsieur, mais que faites-vous ? »
Cet homme, c’est Pierre Bonnard, le « peintre du bonheur », idolâtré par ses pairs Matisse et Apollinaire, haï par Picasso. Le tableau, c’est une de ses œuvres récemment acquise par la Mairie de Paris pour être exposée au Musée du Luxembourg. Perfectionniste maniaque, Pierre Bonnard est un grand habitué de cette manœuvre.
Bonnard, La jeune  lle aux bas noirs, 1893 source : Jean-Louis Mazières


































































































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