Page 7 - adurandmai2018
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un livre.........des livres Quelques extraits :
«Doucement, Basilio a redressé le torse, puis la nuque. Comme pour emprunter au héron quelque chose de son allure, de sa droiture, de son élégance hiératique.
Comme chaque fois, il s’émerveille de la dignité de sa posture. C’est ce mot qui lui vient à Basilio. C’est d’abord ça qu’il voudrait rendre par la peinture. Cette sorte de dignité, qui tient aussi du vulnérable, du frêle, de la possibilité du chancelant. »
« Lorsqu’il reprend ses esprits, tout s’est  gé sur la place de la Gare. Les corps morcelés, six ou sept, arrachés de
terre et envolés en gerbe, en ont  ni avec les arabesques.
Une risée de vent, soudain ra ermi, fait l’e et d’un coup de
gomme en redonnant à l’air un peu de transparence. »
Un souvenir de lecture formidable. Tout au long de ce petit livre de 159 pages, j’étais à Guernica avec Basilio. Je l’ai vu peindre son héron cendré. Je l’ai accompagné sur la place du marché vendre ses haricots et son cochon. J’étais à ses côtés.
Ce livre m’a transporté dans une atmosphère remplie de poésie. Poésie de l’écriture d’Antoine Choplin, ciselée. Un roman trop court qu’il faut parcourir avec délectation. L’envie de prolonger pour rester avec Basilio.
A travers la sensibilité de l’artiste, c’est aussi une ré exion sur la
transmission d’un drame, le devoir de mémoire. A lire et à relire.


































































































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