Page 8 - Petit carnet S
P. 8

Est-ce qu’elle viendra ?



      Elle m’a dit que non, mais j’espère encore qu’elle passe sans raison ; que son corps la guide sur mes pas. Une
      journée à Peine, on ne sait jamais. Une heure, un livre, un cœur qui ira et attendra jusqu’à la fin, jusqu’à ce que…

      elle ne peut pas ne pas. Elle ne pourra pas se réfugier à tout jamais.



      Je m’imagine la croiser au détour d’une rue ; je pourrais courir la ville pour tomber dessus et rester immobile. Je l’ai
      sur le bout des doigts. Elle va venir avec ses longs cheveux noirs, son regard en coin et sa démarche sibylline. Elle ne

      s’assiéra pas.
      En silence, je lui cracherai son absence, ses mots, ses mains qui me manquent. On se revoit, ça revit, Tout s’échauffe,

      l’amour, oui, Le vrai, celui qui te sauve de la folie, qui te sauve pour toujours, qui t’emmène vers la misère et la joie.
      C’est à deux qu’une tristesse se crée, à deux qu’elle peut recommencer.



      Mais que dalle, j’attends, tu me le dois pourtant, enfin,



      J’aurais aimé que tu le fasses pour moi ;
      que tu acceptes que je t’embrasse une dernière fois,
      dans le cou, comme autrefois.
   3   4   5   6   7   8   9   10   11   12   13