Page 17 - Les Contes de la lune
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L'écureuil​, désigné comme le plus leste des animaux, grimpe aussitôt de branche en branche avec agilité. Il
     monte si haut qu'il disparaît bientôt aux yeux de ses compagnons qui attendent au pied de l'arbre. Plus de bruit, le

     moindre son est étouffé par la neige, seules quelques pommes de pins rongées qui tombent au sol indiquent que
     l'écureuil est bien vivant et qu'il poursuit son escalade en plein brouillard. Au fur et à mesure qu'il s'élève, il agite

     le panache de sa queue pour percer la masse des nuages. Il monte sans cesse et se demande si le sapin a une
     cime. Peu à peu, cependant la voûte nuageuse s'éclaircit au-dessus de sa tête ; une lueur appairait enfin et bientôt

     l'écureuil est aveuglé par une lumière intense tandis qu'une forte chaleur roussit sa fourrure. Il vient de percer la
     voûte céleste et de déboucher dans le Monde d'En-Haut. Aussitôt, la lumière traversant le trou, vient éclairer la

     Terre où, pour la première fois depuis longtemps le jour remplace la nuit. Les animaux émerveillés applaudissent
     bruyamment.



















     Les yeux de l'écureuil s'habituèrent progressivement à l'éclat de la lumière. Il peut alors apercevoir le maître des






     terres d'En-Haut : c'est un ​ours énorme à l'air terrifiant, installé sur une île à l'ombre d'un arbre étrange, d'une















     espèce inconnue, un arbre à chaleur. L'animal semble plongé dans un profond sommeil. Au-dessus de sa tête, des






























     outres pansues pendent aux branches. Non loin de là, il y a un tipi ; deux ​oursons en gardent l'entrée. D'autres





     sacs sont accrochés à l'intérieur. Et ​l'écureuil se met à penser : ​Si seulement je pouvais apporter une seule de ces

















     outres, nos malheurs sur terre seraient terminés. Mais comment l'attraper sans réveiller leur gardien ?












     L'écureuil agile redescend sous les nuages pour faire signe à ses compagnons de le rejoindre. Certains animaux


















     grimpent sans trop de peine, d'autres comme ils peuvent … après bien des efforts, ils arrivent à l'entrée du Ciel.






     Là, ils tiennent à nouveau conseil.




     - ​Qui, parmi nous, sera capable d'aller décrocher une outre de chaleur ? demande l’écureuil. ​Qui, parmi nous,






























     sera assez bon nageur pour atteindre l'île ? Qui, parmi nous, sera assez fort pour rapporter l'outre pesante et
     affronter l'ours redoutable? Qui, parmi nous, sera assez rapide pour échapper à ses griffes et à sa mâchoire ?












     Les animaux discutent longuement. Le lynx se propose pour décrocher l'outre. Le glouton est fort ; il pourra se




















     battre avec l'ours s'il venait à se réveiller. Pour ce qui est des deux oursons, le renard rusé et le loup se proposent




















     de les distraire et de les interroger sur les sacs. La souris ne dit rien. L'écureuil aperçoit ​le renne qui attend










     patiemment ; bien que conscient de sa valeur il ne cherche pas à entrer en concurrence avec ses compagnons.




















     L’écureuil pense que lui seul pourra s'acquitter de cette délicate mission : rapide à la nage comme à la course il













     possède sur le front de redoutables bois. Tous les animaux sont de cet avis.

     Le renne commence à traverser le lac vers l'île où se tient l'ours terrifiant. A mi-chemin, il entend une petite voix
     près de son oreille :
     - ​Fais-moins de bruit, tu vas réveiller l’​ours !''
     - ​Qui me parle ?


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