Page 62 - Rebelle-Santé n° 228
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TRACAS
Dr Daniel Gloaguen
                     UNE BOULE SOUS LA PEAU...
ET SI C’ÉTAIT UN KYSTE SÉBACÉ ?
Plus inesthétique que dangereux, le kyste sébacé est une pathologie très fréquente qui correspond à l’accumulation de sébum sous la peau.
       Qu’il soit petit comme un grain de riz ou de taille spectaculaire, le kyste sé-
bacé est une pathologie routinière en dermatologie. Soyons rassurants d’emblée : s’il s’apparente au sens strict à une tumeur, il n’est ni grave ni dangereux, même si certains peuvent toujours s’infecter. En revanche, il peut s’avérer inesthé- tique lorsqu’il touche le visage ou une partie découverte du corps, ou inconfortable lorsqu’il concerne une zone d’appui (dos, fesses...) ou une articulation (coude, genou...). Ces kystes concernent plus souvent les hommes à partir de la puberté.
DU SÉBUM...
Difficile d’évoquer cette pathologie sans parler du sébum, substance grasse fabriquée par les glandes sé- bacées situées dans la profondeur de la peau (zone intradermique), à la base des poils. On parle de folli- cule pilosébacé. Le sébum protège la peau de l’humidité, du soleil, des agresseurs chimiques (déter- gents ménagers) et bien entendu du
froid. Mais en excès, il bouche les canaux excréteurs qui débouchent sur la peau et favorise notamment l’apparition des boutons d’acné. Il existe environ deux millions de ces glandes réparties sur tout le corps, dont 400 à 900 sur le menton, le front et le nez.
... JUSQU’À UNE BOULE INDOLORE
L’obstruction du canal excréteur de sébum engorge la glande qui, ne cessant pas d’en produire, va grossir. D’où l’apparition d’une tu- méfaction sous la peau, souvent du dos, du visage (paupières, joues...) ou du cou, au niveau des épaules ou du torse, autant de zones concernées par l’abondance des poils. Cette petite boule est dure, bien limitée sous la peau, mobile et surtout indolore. Sauf infec- tion, la peau est d’aspect normal. En cas d’infection, et a fortiori en cas d’abcès, la peau devient loca- lement rouge, chaude et doulou- reuse.
BISTOURI
Certains petits kystes sébacés peuvent régresser sans traitement.
D’autres vont se stabiliser ou augmenter. Le traitement radical passe par l’incision chirurgicale sous anesthésie locale et l’extrac- tion de l’amas de sébum. Il est re- commandé de ne pas presser sur le kyste avec ses ongles, au risque de favoriser l’apparition d’une infection. En cas d’infection jus- tement, un pansement à l’alcool suffit généralement pour la soi- gner. Le kyste ne récidive que très rarement.
Dr Daniel Gloaguen
                               NE PAS CONFONDRE AVEC :
• Un kyste pilonidal, autrement dit l’infection d’un follicule pileux ou autre (embryons
de dent, cheveux, cartilage, os...), lié à une migration embryonnaire anormale. Le kyste pilonidal siège souvent au-dessus du sillon interfessier ou au niveau de la queue du sourcil.
• Un kyste synovial, qui correspond à un petit épanchement de liquide articulaire (synovie), au niveau d’une articulation (doigt, main...). À la différence du kyste sébacé, le kyste synovial est désagréable, voire douloureux à la palpation
et peut disparaître à la compression.
        KYSTE
La définition du kyste est assez large et cette appellation peut s’appliquer à de nombreuses situations. De façon stricte, un kyste s’apparente à une cavité contenant une substance liquide, molle et parfois du vide ou des parasites (kyste hydatique). Il
ne s’agit donc pas d’un amas de peau, de graisse, ni même d’un cancer. On peut trouver des kystes sous la peau, mais aussi dans certains organes comme dans l’ovaire, le sein, le foie, le rein...
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CAUSES
• Lésion cutanée ou incision • Soleil
• Brûlure
• Intervention chirurgicale • Anomalie génétique.
  





































































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