Page 11 - Rebelle-Santé n° 236 - Extrait

NUTRITHÉRAPIE
LES TRIGLYCÉRIDES À CHAÎNE MOYENNE (TCM)
Ces dernières années, le Dr Mary Newport a contribué à populariser l’huile de coco, alertant à la fois le grand public et les professionnels de santé sur le potentiel thérapeutique de cette huile, notamment sa capacité à améliorer la qualité de vie de personnes atteintes d’une forme légère à modérée de la maladie d’Alzhei- mer. À l’occasion d’une conférence donnée à Paris en 2015, elle a relaté qu’elle avait déjà reçu une tren- taine de témoignages attestant des effets bénéfiques de l’huile de coco chez des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Leurs symptômes physiques se sont améliorés grâce à cet « alicament » dont on connaît parfaitement le secret. Il tient en trois lettres : TCM.
L’huile de coco se distingue en effet par son étonnante richesse en triglycérides à chaîne moyenne ou TCM. Ces acides gras très particuliers sont facilement digé- rés puis convertis par le foie en corps cétoniques qui peuvent être utilisés par l’organisme – notamment par le cerveau, très gourmand en énergie – comme car- burant de substitution au glucose. D’où leur intérêt en cas de baisse d’utilisation du glucose par certaines régions du cerveau. Et comme on l’a déjà souligné auparavant, c’est exactement ce qui se produit dans les maladies neurodégénératives de type Alzheimer ou Parkinson.
Habituellement, le corps active la production de corps cétoniques lors des périodes de disette ou à l’occasion d’un jeûne thérapeutique, une fois qu’il a épuisé ses réserves de glucose. On peut aussi favoriser ce pro- cessus en combinant consommation élevée de TCM et adoption d’un régime pauvre en glucides à digestion rapide (régime IG) (1). Les TCM peuvent être fournis par l’alimentation (huile de coco) ou par le biais de compléments nutritionnels à base de TCM.
En pratique, ingérer quotidiennement un minimum de 20 g de TCM pour espérer obtenir un effet thérapeu- tique. On y parvient en consommant un peu plus de deux cuillerées à soupe rases d’huile de coco. Dans un livre témoignage publié en début d’année, Jean- Claude Prévost relate son expérience de la maladie et la stratégie de soins qu’il a mise en œuvre pour la tenir en respect. Parmi ses initiatives, celle d’intégrer l’huile de coco dans son alimentation. Résultat, « trois mois plus tard, j’ai pu constater un grand progrès de mémorisation et de dynamisme » (2).
À noter que le régime cétogène, un régime thérapeu- tique très pauvre en glucides et très riche en lipides, induit une forte production de corps cétoniques.
En 2005, il a été essayé pendant quatre semaines chez quelques volontaires souffrant de la maladie de Par- kinson, et il a permis d’améliorer leur état. Comme quoi le paramètre énergie de la maladie de Parkinson gagnerait vraiment à être davantage pris en compte.
HERICIUM ERINACEUS
La maladie de Parkinson se caractérise par une nette diminution des taux sériques du NGF (Nerve Growth Factor), facteur de croissance des cellules nerveuses. On a mesuré jusqu’à six fois moins de NGF dans le sérum des patients traités pour un Parkinson. Et on a également observé que la diminution des taux de NGF était plus marquée durant les premiers stades de la maladie.
Le NGF est capable de promouvoir la croissance et la survie de populations neuronales. Des expériences menées chez des rats parkinsoniens attestent que l’augmentation des taux de NGF contribue à une meil- leure sauvegarde des neurones dopaminergiques de la substance noire, avec pour conséquence clinique de réduire les troubles moteurs caractéristiques de la maladie.
Il existe un champignon médicinal capable de stimu- ler la synthèse endogène du NGF. Son nom : Hericium erinaceus. La médecine traditionnelle chinoise (MTC) le connaît et l’utilise depuis plus de 2000 ans ! Il se révèle d’un grand secours en cas de douleurs neuro- pathiques périphériques notamment causées par un diabète ou une chimiothérapie.
En pratique : 300 mg 3 fois par jour avant les repas. Rebelle-Santé N° 236 19
© Mara Zemgaliete- Adobe Stock