Page 10 - Rebelle-Santé n° 236 - Extrait
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NUTRITHÉRAPIE
PARKINSON
et nutrithérapie
 Cinq pistes prometteuses
      En France, environ 200 000 personnes souffrent de la maladie de Parkinson. Pour rappel, il s’agit d’une affection neurodégénérative d’origine multifactorielle dont le diagnostic se fait hélas trop tard, c’est-à-dire une fois que la destruction massive des cellules nerveuses dans les zones du cerveau responsables des mouvements – en particulier dans une zone appelée « substance noire » – a fini par provoquer l’apparition des troubles moteurs caractéristiques de la maladie : tremblements, difficulté du mouvement, rigidité musculaire.
Didier Le Bail
  Dans cet article, je mets en avant cinq substances très différentes les unes des autres partageant pourtant une faculté commune, celle d’améliorer de manière plus ou moins marquée la qualité de vie des personnes touchées par la maladie. Certaines de ces substances sont déjà connues d’un large public, alors que d’autres ne le sont que très peu ou pas du tout. Partons à leur découverte.
LA THIAMINE (VITAMINE B1)
En 2013, des chercheurs ont injecté de fortes doses de thiamine à trois patients venant de recevoir un dia- gnostic de Parkinson, et il en a résulté une améliora- tion considérable de leurs troubles moteurs. En 2015, d’autres chercheurs ont, cette fois, recruté cinquante patients touchés par la maladie depuis sept ans en moyenne. L’administration de 100 mg de thiamine par voie intramusculaire deux fois par semaine a abouti à une amélioration significative des symptômes moteurs et non moteurs – en particulier la fatigue. Certains patients atteints d’une forme légère de la maladie ont même vu la totalité de leurs symptômes disparaître !
Comment expliquer de tels résultats ? Par le fait qu’il existe un problème de métabolisme énergétique céré- bral dans la maladie de Parkinson, plus précisément un problème de métabolisme cérébral du glucose. Or, la thiamine joue un rôle crucial dans le proces- sus très complexe de transformation du glucose en
énergie. Un déficit en thiamine entraîne une dimi- nution de l’activité de trois enzymes thiamine- dépendantes intervenant à différentes étapes du pro- cessus de production d’énergie.
L’absorption de la thiamine par l’intestin n’est pas excellente et cela ne s’arrange pas avec l’avancée en âge. Il existe cependant une forme beaucoup plus assimilable de thiamine appelée benfotiamine, dis- ponible sous forme de spécialité pharmaceutique ou de complément alimentaire. L’absorption de la ben- fotiamine est environ cinq fois plus élevée que celle de la thiamine. La benfotiamine est reconnue pour son efficacité dans le traitement de fond de la douleur d’origine nerveuse. Elle est également prescrite en cas de carence en vitamine B1 liée à un alcoolisme chro- nique.
Posologie : à définir avec son thérapeute. À titre indi- catif, on peut en prendre jusqu’à 600 mg par jour pen- dant un an si nécessaire.
  18 Rebelle-Santé N° 236
  




















































































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