Page 12 - Rebelle-Santé n° 236 - Extrait
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NUTRITHÉRAPIE
LA VITAMINE D
Il est vivement conseillé d’associer la prise de vita- mine D à celle de Hericium pour s’assurer de meil- leurs résultats. La vitamine D est connue pour ses effets génomiques. Or, il s’avère qu’elle stimule l’ex- pression du gène NGF ! Des chercheurs ont mis en évidence une diminution de l’expression du NGF dans le cerveau de rats nouveau-nés souffrant d’une carence en vitamine D. Des études épidémiologiques ont également montré que de faibles taux sériques de vitamine D étaient associés à une augmentation du risque de développer la maladie de Parkinson.
En pratique : 4000 UI par jour pendant quelques mois, puis dosage de contrôle (objectif visé : au moins 40 ng/ml).
LES FIBRES ALIMENTAIRES
Encore hypothétique au début des années 2000, la théorie selon laquelle l’origine lointaine de la mala- die de Parkinson se situerait dans l’intestin rencontre un écho de plus en plus favorable au sein de la com- munauté scientifique (3). Des modifications tant quantitatives que qualitatives du microbiote intesti- nal semblent contribuer à la genèse et à la progres- sion de la maladie de Parkinson. L’analyse des selles de patients souffrant de la maladie a notamment fait apparaître une diminution des niveaux de butyrate, un acide gras à chaîne courte issu de la fermentation de glucides complexes non digestibles dans le côlon. Un déficit prolongé en butyrate a pour effet de fragiliser la barrière intestinale et partant de là, d’affecter à terme la santé cérébrale via l’axe intestin-cerveau.
Pour que les myriades de bactéries amies présentes dans le côlon fabriquent assez de butyrate, rien de plus simple : il suffit de les nourrir correctement en leur fournissant au quotidien de bonnes rations de fibres alimentaires. Les produits céréaliers complets ou semi-
complets (pains, pâtes, riz, boulghour...), les légumes secs (haricots rouges, pois chiches, lentilles...) et les fruits et légumes contiennent beaucoup de fibres.
Les bénéfices santé retirés d’une consommation suf- fisante de fibres alimentaires sont multiples : cela va d’une meilleure gestion du poids à la réduction du risque de diabète, en passant par une diminution du risque de maladies cardiaques et de certains types de cancer. Concernant l’axe intestin-cerveau, des cher- cheurs viennent de mettre à jour une association in- verse entre l’apport en fibres alimentaires et la dépres- sion chez les femmes pré-ménopausées. En d’autres termes, plus l’apport journalier en fibres alimentaires est élevé, plus le risque de dépression tend à diminuer au sein de cette population féminine. Moralité : adop- tez sans délai une alimentation à large dominante végétale à base de produits peu ou pas du tout trans- formés pour préserver votre équilibre de santé – ceci incluant votre santé mentale !
En pratique : les autorités sanitaires françaises recom- mandent de consommer quotidiennement au moins 25 g de fibres alimentaires – et si possible d’atteindre le seuil optimal de 30 g. En 2012, l’étude NutriNet- Santé a mis en évidence qu’en France, les apports ali- mentaires en fibres se situent en moyenne autour de 19 g par jour. Et que dire du seuil des 30 g par jour, uniquement atteint par 10 % des hommes et 4 % des femmes ! Bref, n’hésitez pas à davantage « verdir » votre alimentation. Votre cerveau vous en remerciera !
Didier Le Bail
(1) Pour en savoir plus sur le régime IG, qui est également conseillé en cas d'hypoglycémie, lisez mon article publié le mois dernier dans Rebelle-Santé.
(2) Ma victoire sur Parkinson de Jean-Claude Prévost, aux éditions Mosaïque-Santé.
(3) Pour tout savoir sur cette théorie, reportez-vous à mes articles sur Parkinson publiés en mai et juin 2014 dans Rebelle-Santé.
20 Rebelle-Santé N° 236
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