Page 8 - Rebelle-Santé n° 236 - Extrait
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NUTRITHÉRAPIE
Un quart des patients avait un taux de zinc insuffisant (inférieur à 50 μg/dL), ce sont eux également qui pré- sentaient une inflammation plus importante (mesurée par deux marqueurs : l’interleukine 6 et la protéine C-Réactive). Chez eux, la durée d’hospitalisation était en moyenne trois fois plus longue que chez les per- sonnes ayant un taux de zinc suffisant (25 jours contre 8 jours). Le taux de mortalité était également plus éle- vé chez les patients dont le taux de zinc était faible.
Pour l’auteur principal de l’étude, le Dr Güerri : « Le zinc est un élément essentiel pour maintenir une va- riété de processus biologiques, et la modification de ses niveaux augmente la sensibilité aux infections et entraîne une réponse inflammatoire plus importante. Compte tenu des comorbidités associées à la carence en zinc et des actions immunomodulatrices et antivi- rales du zinc, la supplémentation en zinc pourrait être utile pour lutter contre le covid-19. »
Les chercheurs attribuent cet effet positif aux pro- priétés immunostimulantes du zinc, mais aussi à une potentielle action sur le virus dont il diminuerait la réplication.
On le trouve où ?
On trouve du zinc dans les fruits de mer, la viande, le poisson, le jaune d’œuf, les haricots, les légumes secs... Et une alimentation équilibrée suffit, normalement, à assurer les besoins journaliers. Mais nombreuses sont pourtant les raisons d’en manquer : fatigue,
grossesse, alcoolisme, tabagisme, lésions cutanées, vieillesse, maladies intestinales ou rénales. Une ali- mentation trop raffinée (farine, sucre, pâtes, riz), la prise de diurétiques ou encore une alimentation peu variée peuvent aussi entraîner un déficit de cet oligo- élément.
Quand prendre un supplément ?
Les signes d’un manque de zinc sont multiples : pro- blèmes de cicatrisation, chute de cheveux, acné, ongles cassants, troubles de la calcification, retard de croissance, perte du goût ou de l’odorat, diarrhée, baisse des défenses immunitaires.
Parce qu’il existe une compétition d’absorption avec d’autres oligo-éléments, il est déconseillé de prendre du zinc en même temps que du calcium, du fer ou du cuivre. Une alimentation riche en fibres diminue aussi l’absorption du zinc par l’organisme. Il est donc préfé- rable de le prendre en dehors des repas, le soir au cou- cher si possible. Pour les mêmes raisons, il faut éviter l’association de zinc avec les pansements gastriques.
Un excès de zinc peut provoquer des troubles diges- tifs, des maux de tête, de la fatigue... mais il est rare qu’une supplémentation provoque une surdose, à condition bien sûr de respecter les indications appa- raissant sur les emballages des compléments alimen- taires ou des traitements médicaux.
Sophie Lacoste
12 Rebelle-Santé N° 236