Page 114 - Rebelle-Santé n° 197
P. 114

L’OSTÉOME OSTÉOÏDE BÉNIN MAIS DOULOUREUX
Malgré une appellation inquiétante, l’ostéoMe ostéoïde correspond à une pathologie osseuse bénigne. elle se Manifeste par une douleur perManente au niveau d’un os.
Comme son nom l’indique, l’ostéome ostéoïde (OO) est une pathologie de l’os. Il s’agit d’une tumeur rela-
tivement fréquente puisqu’elle concerne 10 % des tumeurs osseuses bénignes et 2,5% de l’ensemble des tumeurs osseuses toutes confondues. En pratique, l’OO correspond au développe- ment d’un tissu conjonctif au sein d’un os sain, très vascularisé et dans lequel des travées osseuses vont se constituer grâce la pré- sence d’ostéoblastes, les cellules osseuses qui fabriquent la subs- tance osseuse (le tissu conjonctif constitue l’architecture générale d’un organe, une sorte de trame). L’OO est bénin et il n’y a pas de cellules cancéreuses au sein même de l’amas conjonctif. Mais si la tumeur s’avère bénigne, elle peut toutefois provoquer des frac- tures des os longs ou des compres- sions de voisinage, notamment chez l’enfant, voire coloniser la moelle osseuse toute proche (1/3 des cas). Il ne faut donc pas la négliger.
PETITE TAILLE
Fait très important, l’OO est le plus souvent de petite taille, envi- ron un centimètre de diamètre, d’où la difficulté de le repérer avec les examens d’imagerie ha- bituels, comme la radiographie. On ne connaît pas de facteur de
prédisposition ou de facteur de risque particulier. La cause de l’apparition d’un OO est donc encore mystérieuse.
OS LONGS SURTOUT
Si l’OO peut toucher tous les os, ce sont surtout les os longs (fémur et tibia dans 50 % des cas, humé- rus, radius...), les membres donc, qui sont le plus touchés et ce, au niveau de la zone médiane de l’os. Pour autant, l’OO peut éga- lement concerner les mains, les pieds (astragale, calcanéum, os du tarse, métatarses, phalanges...), les hanches ainsi que les ver- tèbres. Dans certains cas rares, l’OO siège au sein d’une articu- lation. L’OO concerne plutôt le sexe masculin, enfants et jeunes hommes (de 5 à 25 ans).
DOULEURS NOCTURNES
C’est la douleur qui caractérise le mieux l’OO. Il s’agit d’une douleur aiguë, tenace, diurne et qui s’accentue la nuit. Cette recrudescence nocturne, respon- sable d’une insomnie, est assez caractéristique de l’OO. Chez les enfants, ou lorsque la tumeur est assez superficielle, l’OO peut se manifester par un œdème ou un gonflement visible à l’œil nu. L’OO peut alors être palpé au sein de l’os sous la forme d’une petite masse douloureuse à la pression.
LES LIMITES DE LA RADIOGRAPHIE
Lorsque l’OO est visible à la ra- diographie, il se traduit par une petite zone arrondie et transpa- rente appelée nidus. Cette cavité osseuse est limitée par une zone plus dense, comme une cocarde en fait, correspondant à une condensation osseuse, ou ostéo- sclérose réactionnelle. Lorsque la radiographie apparaît comme normale alors que tout évoque un OO ou s’il existe un doute sur l’image retrouvée à la radiogra- phique (voir encadré), le scanner ou la scintigraphie osseuse, beau- coup plus performants, peuvent être prescrits afin de localiser et/ ou d’identifier la tumeur. Enfin, en cas de doute ou de localisation difficile ou insolite de l’OO, l’IRM devient indispensable pour y voir plus clair.
TEST À L’ASPIRINE...
Si quelques cas de régression spontanée existent, dans la ma- jorité des cas, l’OO évolue très lentement et peut donc provo- quer des douleurs handicapantes pendant de longues années. D’où l’intérêt d’un diagnostic rapide. Les anti-inflammatoires et surtout l’aspirine permettent de diminuer les douleurs nocturnes. Le soula- gement très net par l’aspirine est très évocateur d’un OO. C’est
114	Rebelle-Santé N° 197
PATHOLOGIES


































































































   112   113   114   115   116