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LA CHRONIQUE DE PINAR
Mikaël Bouchant,
ostéopathe et kinésiologue, nous invite à un changement de paradigme
Depuis deux mois, nous sur- volons les Alpes-de-Haute- Provence où, même en plein
été, une petite fraîcheur vient des montagnes. Restons encore un peu à Forcalquier, au cabinet de natu- ropathie, « Santé au Naturel » qui réunit trois thérapeutes autour des mêmes valeurs : la prise en compte des personne dans leur globalité, l’autonomie des personnes vis-à-vis de leur santé et de la santé vis-à-vis de l’argent, mais aussi l’importance du partage de connaissances... Après Roman, réflexologue et Marion, iri- dologue, voici Mikaël, ostéopathe et kinésiologue.
Souvenez-vous, le mois dernier, Mi- kaël Bouchant, ce jeune homme très sympathique, avait pris ma jambe dans ses mains, il m’avait demandé de mentir, de lui dire : « Je suis une petite fille » ou « J’ai des petits-en- fants ». Et mon corps avait réagi : le mensonge rendait mes muscles tout faibles. C’est le principe de la kiné- siologie. J’ai voulu en savoir plus sur Mikaël et sa pratique.
Ouvrir l’esprit
« Nous sommes arrivés sur Terre avec l’idée de se réaliser » dit-il. « Le modèle sociétal en cours nous suggère que la vie n’est pas toujours facile, qu’il peut t’arriver n’importe quoi n’importe quand, comme ça par hasard, que t’as pas eu de chance... Entre ce discours proposé de choses apparemment établies, venant d’ex- périences accumulées au fil du temps, de dogmes et de croyances, et ce que je vis depuis tout petit dans mon corps et dans ma tête, il y a une légère différence. »
Mikaël a commencé sa vie « à contre poil », vif d’esprit, mais dans l’impos- sibilité de diriger son corps. La nature et le sport l’ont aidé à vivre et se sta- biliser, mais il raconte que ça ne suf- fisait pas. Après une grande période de flottement, à 24 ans, sa rencontre avec un ostéopathe a tout changé : « J’avais un blocage structurel crânien dû à une naissance provoquée et sur- tout "ventousée" qui fait que, quand
je suis arrivé sur Terre, je ressemblais à un être bizarre avec un crâne bien allongé ! » Blague à part, cette séance a été une révélation physique et psy- chique pour lui : « J’ai senti dans mon crâne "le courant"passer et je me suis dit : ça y est, c’est parti ! »
À la suite de cette expérience, lors d’une formation de Maître-Nageur Sauveteur, il a compris les effets phy- siques que pouvait produire l’incons- cient. Il a également appris la péda- gogie inductive (il s’agit d’apprendre en s’inspirant de la science et des ex- périences), puis il a suivi une forma- tion OAK : Ostéopathie, Acupuncture et Kinésiologie. Lors de cet enseigne- ment, il lui a semblé vivre « un mi- racle » et sa vie, depuis, s’est réorga- nisée de façon naturelle : « Le retard que j’avais pris durant mes 24 ans de vie "bloquée" s’était complètement résorbé. » Il veut maintenant faire profiter les autres de son expérience : « Ce que j’ai reçu, je peux aussi le donner et ainsi permettre à d’autres de se révéler à eux-mêmes. »
Ostéopathie : le mouvement, c’est la vie !
Il m’a expliqué les principes de base de l’ostéopathie (du Grec Ostéon = os et Pathos = maladie) : « Le mou- vement, c’est la vie, la stase, c’est la mort ». Selon lui, nous sommes articulés autour d’un axe central qui nous permet de nous adapter et de compenser. « Le but de l’ostéo- pathe est donc d’aider la personne à s’adapter à son chemin de vie, d’abord en prenant conscience de son schéma comportemental. Grâce à des techniques corporelles articu- laires, mais aussi viscérales et tissu- laires, nous vérifions dans un premier temps les systèmes d’adaptation puis ceux de compensation. Enfin s’ouvre un espace où les corps (c’est le corps énergétique qui met en mouvement le corps physique) retrouvent leur vé- ritable syntonie (harmonie avec leur environnement, NDLR). »
Pour lui, dans une situation donnée, le corps opte toujours pour la meil- leure solution : « Il vaut mieux se
tordre la cheville plutôt que se casser le genou, il vaut mieux avoir un can- cer plutôt que mourir... » Le système d’adaptation est donc le garant de la vie. Mais il a ses limites et, lorsque nous sommes allés trop loin, il se bloque et nous ne pouvons plus nous adapter : « Il nous ramène dans des sphères reptiliennes, car il est ques- tion de survie, sur un plan structurel, mais aussi émotionnel. »
Mikaël m’explique comment notre organisme est capable de mettre en œuvre des stratégies de compensa- tion pour que nous nous adaptions aux nombreuses situations aux- quelles nous sommes confronté.es. Ce sont nos vertèbres qui nous per- mettent de garder l’équilibre, aussi bien sur le plan physique que sur le plan émotionnel. Mais si nous abu- sons des systèmes de compensation, si nous nous laissons accaparer par les habitudes ou les croyances, notre équilibre devient fragile. Pour Mi- kaël, « à partir du moment où nous sommes préoccupés à assurer notre survie, comment pourrions-nous juste être nous-mêmes, ici, pour ap- prendre, grandir, et partager ? »
Kinésiologie : la réponse musculaire
Il faut donc mieux écouter notre corps ! Et la kinésiologie nous le permet. Cette technique est apparue en 1960 aux USA et s’est démocra- tisée à partir de 1980 en France. Des
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