Page 69 - Rebelle-Santé n° 227
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  JARDIN BIO
  Les cochenilles sont connues insectes plus évolués (ils ressemblent
pour être de sérieuses enne-
mies des plantes cultivées. Dans nos régions, ces insectes sont petits et vivent dissimulés sur les plantes. Connaître un peu leur bio- logie permet au jardinier de mieux les repérer, d’être plus efficace pour prévenir et lutter contre les infestations.
PARTOUT DANS LE MONDE
Les cochenilles sont présentes des régions arctiques aux zones tropicales qui abritent les plus grandes espèces (jusqu’à 4 cm). On estime à plus de 8500 le nombre d’espèces de cochenilles connues. La France est, parmi les pays d’Europe occidentale, celui qui compte le plus grand nombre d’espèces de cochenilles (envi- ron 380). Chez nous, ce sont des insectes de petite taille (quelques millimètres).
DES INSECTES SPÉCIALISÉS
Il semble que les cochenilles soient apparues il y a environ 140 millions d’années et qu'elles aient vécu dans la litière du sol. Puis elles ont évolué, sont deve- nues phytophages et parasites des plantes à fleurs (1) en se nourris- sant exclusivement de leur sève. Aujourd’hui, on trouve des espèces de cochenilles « habituées » de familles de plantes à fleurs ; par exemple, elles s’installent volon- tiers sur les cactées, les bromélia- cées, les orchidées, les rosacées (pommiers, rosiers...), les oléacées (olivier...), les rutacées (agrumes), les solanacées (tomate...).
LES COCHENILLES PRÉSENTENT UN FORT DIMORPHISME SEXUEL
La femelle conserve des caractères de larve : pas d’aile, parfois pas de pattes, un appareil buccal très ventral (2) de type piqueur-suceur et un tégument mou qui peut se rigidifier avec le temps. Elle ne se
Femelle
Mâle
déplace pas ; lorsqu’une larve fe- melle s’installe sur une partie de la plante, c’est en principe (3) pour la vie !
Le mâle a une tête, un thorax et un abdomen bien distinct et très souvent il est ailé, donc mobile. Sa durée de vie se limite à un accou- plement (1 à 3 jours environ), il n’a pas d’appareil buccal et donc ne provoque aucun dégât.
LA REPRODUCTION CHEZ LES COCHENILLES
Elles pondent souvent plusieurs pontes par an et un nombre d’œufs très variable suivant les espèces : de 20 à 6000 ! De quoi infester toute une série de plantes ! Le pas- sage de l’œuf à l’adulte comporte entre 3 à 4 stades pour les femelles et 5 pour les mâles qui sont des
aux diptères). Les larves issues de l’éclosion de l’œuf sont mobiles.
La reproduction se fait soit avec accouplement, soit par parthéno- génèse, c’est-à-dire que les œufs non fécondés donnent naissance uniquement à des femelles ou à des mâles, ou bien aux deux. On connaît aussi quelques espèces hermaphrodites. On comprend que détecter au plus vite la pré- sence de cochenilles est essentiel pour protéger vos plantes !
Les larves ont une grande capacité de dispersion
Certaines se déplacent elles- mêmes, d’autres profitent du vent ou des fourmis. Ces dernières, en général, les transportent vers leur colonie pour avoir du miellat à domicile.
Les cochenilles présentent des adaptations étonnantes
Pour protéger leurs œufs. La plupart des espèces construisent un sac (ovisac) plus ou moins élaboré qui peut, chez les espèces mobiles, servir au transport. Certaines espèces durcissent leur surface dorsale pour en faire un bouclier protecteur.
  Les cochenilles Coccidae vivent en symbiose avec les fourmis Rebelle-Santé N° 227 69
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