Page 75 - Rebelle-Santé n° 232
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    Première précaution :
bien se renseigner sur les parents
Avec les chiots inscrits au LOF (Livre des Origines Français), la loi interdit de faire n'importe quoi. Ainsi, les parents reproducteurs sont classés A, B, C, D ou E pour chaque hanche par le vétérinaire, et le classement obtenu corres- pond à celui de la hanche la plus luxée. La lettre « A » signifiant qu'il n'y a aucune dysplasie, un chiot avec deux parents classés A corres- pond à la situation la plus sécuri- sante. Le stade B, qui correspond à un état sensiblement normal mais avec des anomalies relevées, reste rassurant. Au stade C, il y a déjà un début de subluxation de la hanche, avec la tête fémorale déplacée vers l'extérieur. C'est donc un souci et d'ailleurs, la reproduction reste possible à la condition expresse que l'autre parent soit classé A. Aux stades D (dysplasie de la hanche moyenne) et E (dysplasie sévère), l'animal ne peut plus être utilisé pour la reproduction si l'on veut que le chiot prétende à l'ins- cription au LOF. Il faut donc se méfier des annonces stipulant que le chiot est de pure race, mais pas inscrit au LOF : peut-être ne l'est-il pas en raison de parents trop mal classés. Il faut poser la question.
Deuxième précaution : bien observer le chiot
Normalement, un chiot est tou- jours partant pour une partie de jeu ou une promenade. S'il refuse, s'il rechigne à se coucher et à se relever, s'il éprouve une difficulté anormale à monter trois marches (tout en sachant qu'il n'est pas souhaitable de lui faire prendre les escaliers durant sa période de croissance) ou encore, si sa démarche est vacillante, voilà qui mérite un avis vétérinaire. Vers l'âge de quatre mois, il faut l'ob- server courir : si ses deux membres postérieurs suivent le même mou- vement (comme un lapin qui bon- dit), c'est suspect, tout comme
le fait d'avoir des fesses peu musclées et des os des hanches qui ressortent. Si un claquement est entendu lorsqu'il marche, la dysplasie est probable. Une boi- terie intermittente est encore un symptôme pouvant évoquer une dysplasie de la hanche.
Troisième précaution :
pratiquer des tests dès trois mois, en cas de doute
Des tests et radiographies de dépis- tage peuvent être réalisés sur un chiot lorsqu'il passe le cap des trois mois, ce qui permet encore d'agir en prévention. Tout se passe au ca- binet vétérinaire, sous anesthésie, chez un chiot de trois mois, posi- tionné sur le dos ou sur le côté. Le vétérinaire exerce une force parti- culièredansl'axedufémur(osdela cuisse) et recherche une éventuelle laxité pour une hanche, puis pour l'autre:c'estle«testdedistraction des hanches », qui permet de véri- fier si les deux articulations se com- portent normalement ou pas.
Quatrième précaution :
faire une chirurgie préventive
Lorsque le diagnostic de dyspla- sie laisse peu de place au doute, le vétérinaire peut proposer une intervention chirurgicale préven- tive appelée « symphysiodèse pu- bienne juvénile » (SPJ). Réalisée avant quatre mois, elle consiste à bloquer le cartilage de croissance au niveau de la partie ventrale du bassin (symphyse du pubis), afin de pousser le bassin à poursuivre sa croissance au niveau des têtes fémorales et donc à mieux les re- couvrir et à les rendre plus stables. Les deux hanches peuvent être trai- tées simultanément. Le chiot rentre chez ses maîtres le soir même. Arnica et Phosphorus en 9 CH (3 granules de chaque matin et soir) l'aidentàseremettreencoreplus vite. Il n'y a pas de longue immobi- lisation et le coût est bien inférieur àcequ'auraitcoûtéuneprothèse de hanche. Toutefois, ce n'est pas suffisant en cas de dysplasie sévère.
Nathalie Szapiro
      Rebelle-Santé N° 232 75
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