Page 17 - Rebelle-Santé n° 215
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SOCIÉTÉ
Christophe GUYON
Un espoir
POUR LES HERBORISTES
Les plantes médicinales s'invitent au Sénat...
Voilà bientôt 80 ans que les herboristes sont privés de statut et de diplôme officiel. À l’heure où les plantes médicinales sont de plus en plus plébiscitées, où de nouveaux marchés émergent, il serait temps que ce métier retrouve sa place et la reconnaissance qu’il mérite. Les travaux d’une mission sénatoriale apportent une petite lueur d’espoir. L’herboriste Michel Pierre nous aide à faire le point sur ce métier tandis que le sénateur Joël Labbé nous éclaire sur les résultats de cette mission d’information dont il est le rapporteur.
Être professionnel de l’herboristerie aujourd’hui, c’est accepter d’être dans une sorte de vide juri- dique et exercer une profession rabotée, limitée par
le puissant lobby des pharmaciens et des laboratoires pharmaceutiques. Pourtant, une petite éclaircie semble apparaître depuis que la mission d’information du Sénat sur « le développement de l’herboristerie et des plantes médicinales, une filière et des métiers d’avenir » a rendu son rapport en septembre dernier.
UN MÉTIER INTERDIT SOUS VICHY
Rappelons que le métier d’herboriste a officiellement disparu en 1941. Le régime de Vichy a supprimé le certificat d’État d’herboristerie au profit de la création de l’Ordre des Pharmaciens. Depuis cette date, seuls les pharmaciens d’officine sont habilités à vendre des plantes médicinales. Mais, sur les 546 plantes inscrites à la pharmacopée française, 148 sont en vente libre, comme la menthe, le thym ou la sarriette, en raison de
leur utilisation en cuisine. Un herboriste aujourd’hui ne peut donc vendre que ces 148 plantes. Ceux qui ont vendu ou conseillé des plantes hors de cette liste restrictive sont régulièrement attaqués en justice pour « exercice illégal de la pharmacie ».
QUELQUES AVANCÉES
La mission sénatoriale, qui a analysé la profession et la filière, propose d’ouvrir cette liste des 148 plantes « libérées » à d’autres plantes ne présentant pas de risques d’emploi pour soigner les « petits maux du quotidien ». C’est un premier pas. Petit, mais qui pour- rait ouvrir une brèche.
Consciente du développement de cette filière et de l’intérêt croissant du public pour les plantes médici- nales, la mission encourage également la production de plantes bio avec un objectif de 50 % d’ici 2025. Elle souhaite sensibiliser les médecins à l’intérêt du
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© cocoparisienne - Pixabay


































































































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