Page 12 - Rebelle-Santé n° 230 - Extrait "Microbiotes"
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ALTERNATIVE
Le kéfir de fruits, bien connu des fidèles de Rebelle-Santé
3. Consommez chaque jour des aliments riches en probiotiques (bactéries amies) : lait fermenté, kimchi, choucroute, olives, hydromel, levure de bière, fro- mage au lait non pasteurisé (avec sa croûte), kombu- cha, boissons fermentées à base de plantes (frênette, chanvrette...), kéfir...
4. Préservez votre microbiote intime vagin/pénis pour éviter mycoses, vaginose, démangeaisons. Il suffit de se laver normalement sans se décaper (gels douches agressifs), d’éviter les protections « anti-odeur » et autres déodorants intimes, de porter des vêtements et sous-vêtements aérés.
5. Lavez-vous les mains avec de l’eau et du savon : les produits antiseptiques et autres gels hydroalcoo- liques ne lavent pas, ils désinfectent (nuance !) et ne s’utilisent QUE sur une peau propre, c'est-à-dire... lavée à l’eau et au savon. Pour l’hygiène en général, utilisez des hydrolats, huiles végétales, gels douches neutres (avec zéro additif type colorant, parfum...), masques doux à l’argile. Moins vous vous applique- rez de produits cosmétiques (surtout ceux qui restent en contact longtemps sur la peau), plus vous protége- rez votre microbiote cutané. Eau tiède, svp : ni trop chaude, ni trop froide !
6. Le microbiote oculaire protège vos yeux : ne les touchez pas avec des doigts sales, soyez vigilant en posant vos lentilles, clignez régulièrement des yeux, fuyez le tabac, les longues sessions sur écran. Surtout, évitez tout assèchement (déshydratation, clim...) et le maquillage in situ (mascara, eye-liner...).
7. Si vous êtes diabétique, votre microbiote cutané est « différent ». Une des raisons pour lesquelles une petite plaie peut se transformer en grand drame. Ob- servez et chouchoutez spécialement votre peau avec des produits naturels et simples.
8. Les microbiotes s’accommodent bien d’un désé- quilibre passager, les problèmes arrivent avec la répé- tition. La piscine une fois par semaine, pas de pro- blème ; tous les jours, c’est plus compliqué.
9. Le tabac modifie la composition des microbiotes pulmonaire, intestinal, vaginal, cutané... évidemment dans le « mauvais » sens. Ne fumez pas, fuyez la fu- mée des autres, respirez de l’air pur, aérez bien vos lieux de vie.
10. Méfiez-vous des polluants quotidiens, comme ceux des produits d’entretien hyper antiseptiques et volatiles (lingettes, produits surpuissants désinfec- tants, etc.). Un méga ménage chaque semaine revient à prendre un traitement antibiotique hebdomadaire : non ! Nettoyez simplement avec vinaigre blanc, jus de citron, savon noir, aspirateur... C’est suffisant et bien mieux adapté.
11. Microbiote buccal équilibré = moins de caries, de mauvaise haleine, de gingivite. Brossez-vous les dents 2 fois par jour. Facultatif : complétez avec un hydropulseur une fois par semaine pour les endroits inaccessibles : attention au fil dentaire, mal utilisé il peut faire mal et laminer les gencives !
12. Si vous devez prendre des antibiotiques (1er tueur de microbiote, surtout si c’est du métronidazole ou de la gentamicine, ou encore de l’ampicilline chez les enfants), mangez aussi des yaourts nature ou de la levure de bière. Un conseil classique mais simple et efficace. Attention, bien d’autres traitements per- turbent les microbiotes (y compris certaines crèmes sur la peau) : 700 molécules au moins !
13. Jeune maman, si possible, allaitez votre enfant : en quelques jours votre bébé aura 80 % de sa flore intestinale en bifidobactéries, contre 10 % pour les bébés biberons. Dans la mesure du possible, limitez les traitements antibiotiques chez les enfants avant 3 ans : leur flore intestinale se remet encore plus diffi- cilement que la nôtre, et elle peut faire le lit, plus tard, d’allergies, de maladie de Crohn et autres maladies auto-immunes.
14. Problèmes cutanés ? (acné, eczéma, psoriasis...) : si votre dermato ne vous parle pas de microbiote cuta- né, il y a un problème. Impossible de traiter votre der- matose sans rétablir un équilibre de la flore cutanée.
15. Les douleurs articulaires, tendineuses, muscu- laires, ligamentaires... sont presque toujours asso- ciées à une inflammation de la barrière intestinale, et une modification du microbiote intestinal. Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, même le microbiote buccal est concerné ! Quelle que soit votre douleur, et plus généralement votre pathologie, un quelconque traitement ne pourra être efficace QUE si en même temps vous prenez soin de vos microbiotes.
Anne Dufour
16 Rebelle-Santé N° 230
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