Page 10 - Rebelle-Santé n° 230 - Extrait "Microbiotes"
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PHYSIOLOGIE
    L'huile essentielle de sarriette, hyper antiseptique urinaire ET bifidogène (renforce le microbiote local)
microbes » de s’installer (plan d’occupation des sols), produisent différentes molécules chimiques pour se protéger (qui nous défendent au passage). Les agresser, les tuer, c’est nous fragiliser nous-mêmes.
L’exemple des antibiotiques s’applique à tout trai- tement « agressif » envers nos microbiotes : les lin- gettes antiseptiques et autres gels hydroalcooliques, employés de manière déraisonnable depuis l’épidé- mie de coronavirus, détruisent précisément la flore bactérienne protectrice sur notre peau, fragilisant et asséchant notre épiderme, ouvrant ainsi grand la porte à des microbes et virus dont on ne veut surtout pas ! Pareil pour les produits ménagers « qui détruisent 99,9 % des microbes » : oui, il faut nettoyer, mais pas désinfecter !
MICROBIOTES APPAUVRIS, MALADIES GARANTIES
Car voilà le cœur du problème : les chercheurs savent depuis peu que plus un écosystème est diversifié et riche, plus il est protecteur. Ça marche aussi bien pour une forêt dans le Morvan ou en Amazonie que pour une flore intestinale ! Et, donc, plus nos microbiotes sont diversifiés et riches, plus nous sommes forts face aux troubles digestifs, infections, maladies métabo- liques (surpoids, diabète, certaines maladies de la thy- roïde...) ou auto-immunes, douleurs (articulations), troubles du comportement (oui, l’impact des micro- biotes va jusque-là).
Par exemple, une flore intestinale très diversifiée protège du surpoids et des fringales, alors qu’au
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contraire, appauvrie à cause d’une nourriture mono- tone, industrielle, aseptisée, pleine d’additifs, elle est associée à un appétit plus grand et à une tendance au stockage.
Même chose pour la peau : une flore cutanée diversi- fiée est bénéfique, alors qu’appauvrie elle favorise la dermatite atopique. La liste des liens entre microbiotes pulmonaire, oculaire, génital, capillaire... et notre santé est longue !
Or, dans nos villes aseptisées, avec notre nourriture aseptisée, nos loisirs aseptisés et nos habitudes asep- tisées (que nous prenons pour de l’hygiène), la diver- sité de nos microbiotes s’est considérablement dégra- dée. En parallèle, les maladies dites de civilisation ont considérablement augmenté. Certes, corrélation ne signifie pas directement cause à effet, mais les scienti- fiques lèvent peu à peu le voile sur cette équation, ap- pelée « la théorie hygiéniste ». Plus un environnement est aseptisé, plus on développe certaines maladies telles que les allergies, les troubles métaboliques... Il ne s’agit pas de se rouler dans la boue et de passer à table les mains sales, mais de trouver un juste milieu (voir plus loin).
UNE MALADIE, DES MICROBIOTES
Si jadis il était d’usage de considérer simplement qu’à une maladie correspondaient un ou des symptômes et une ou des molécules pour la soigner, c’est de l’histoire ancienne. Il n’est plus possible aujourd’hui de traiter une mycose, un diabète, une polyarthrite rhumatoïde, un eczéma, un psoriasis, une infection
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