Page 11 - Rebelle-Santé n° 230 - Extrait "Microbiotes"
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PHYSIOLOGIE
urinaire ou ORL récidivante, une diarrhée chronique, une immunité faible, une allergie ou une intolérance, un surpoids rebelle... sans traiter AUSSI le ou les microbiotes concernés. Cela signifie AUSSI réfléchir aux traitements prescrits de manière automatique, mais qui, de toute évidence, ne sont plus les bons dès lors qu’une pathologie revient régulièrement.
Par exemple, une cystite récidivante, qui finira de toute façon par résister à tout traitement si l’on ignore ce facteur « microbiote », ne peut simplement pas être soignée par des antibiotiques à répétition. On sait que la prise de certains jus (cranberry...) ou probiotiques (Lactobacillus acidophilus, Lactobacillus fermentum et rhamnosus) espace les épisodes de récidive, justement en empêchant l’installation d’Escherichia coli. Cette stratégie est nettement plus efficace que d’attaquer Escherichia à coups de bazookas antibiotiques, aux- quels en plus elle s’habitue.
Si les conditions de son installation sont réunies, no- tamment s’il n’y a pas dans la place suffisamment de bonnes bactéries, elle reviendra !
Pensez peut-être dans cette optique à un traitement à base d’huile essentielle comme celle de girofle ou de sarriette, non seulement hyper antiseptiques urinaires, mais en plus bifidogènes, c'est-à-dire renforçant le ter- rain (le microbiote local) pour prévenir une récidive – inévitable ou presque avec un traitement classique – (à voir avec votre médecin).
Même logique avec Helicobacter pylori, impliquée dans les gastrites et les ulcères de l’estomac : élimi- ner cette bactérie est indispensable, mais mettre en place un terrain fort pour qu’elle ne se réinstalle pas,
aussi ! Généralement, les patients sont traités avec des antibiotiques puissants : il est essentiel de soutenir en même temps le microbiote intestinal à l’aide de probiotiques. Les études montrent que d’une part ils renforcent l’efficacité des antibiotiques, d’autre part ils réduisent les effets indésirables des médicaments.
Autre cas où l’intérêt des microbiotes est manifeste, la grossesse : le microbiote intestinal de la maman évo- lue en permanence, pour faire face aux besoins évo- lutifs du petit.
Quant au microbiote du placenta, il produit des vita- mines indispensables au développement du fœtus. Déséquilibré, il pourrait provoquer un accouchement prématuré, un diabète gestationnel, etc.
15 CONSEILS PRATIQUES POUR PRENDRE SOIN DE SES MICROBIOTES, DONC DE SOI
Mode d’emploi pour respecter ses hôtes tout en ne les laissant pas trop prendre leurs aises non plus !
1. Variez au maximum votre alimentation : plus vous mangez d’aliments différents, plus vous développe- rez de souches différentes dans votre flore intestinale. Focalisez sur les aliments naturels, bruts, peu cuits, fuyez les produits hyper industriels bourrés d’additifs (notamment de conservateurs qui déciment les bac- téries).
2. Consommez à chaque repas des fruits, légumes, légumineuses, du thé : fibres, tanins, phytonutriments et flavonoïdes sont les nourritures prébiotiques favo- rites des bonnes bactéries intestinales.
Le jus de cranberry espace les épisodes de récidive de cystite
Rebelle-Santé N° 230 15
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