Page 7 - Rebelle-Santé n° 230 - Extrait "Microbiotes"
P. 7
En bref
par Sophie Lacoste
Covid-19 : un possible médicament ?
Des chercheurs de l’Institut Pasteur, après avoir testé 2000 molécules déjà dispo- nibles (pour d’autres indications) sur le Sars-CoV-2, ont indiqué avoir une piste sérieuse. « Nous l'avons testée sur des cel- lules humaines du poumon et les résultats se sont révélés très prometteurs », a indi- qué Benoît Déprez, directeur scientifique de l'Institut Pasteur de Lille à La Voix du Nord.
Pour le moment, il s’agit d’essais in vitro et, avant de crier victoire, il va encore fal- loir mener des essais cliniques. La molé- cule en question a l’avantage d’être déjà utilisée et connue et de présenter peu d’ef- fets secondaires. Le nom de la molécule n’a pas été dévoilé (pour éviter qu’il n’y ait une ruée sur le médicament...).
Phytothérapie et covid-19 : enfin des essais soutenus par l’OMS en Afrique
Le Comité régional d'experts sur la médecine traditionnelle pour la COVID-19, formé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies et la Commission des affaires sociales de l'Union africaine, a approuvé un protocole pour les essais cliniques de phase III de la phytothérapie pour soigner le Sars-CoV-2. « Si un produit de médecine traditionnelle s'avère sûr, efficace et de qualité assurée, l'OMS recommandera une fabrication locale à grande échelle et rapide », a expliqué Dr Tumusiime, directeur du département Couverture sanitaire universelle et parcours de vie au Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique.
Les membres du Comité d’experts sont issus d'instituts de re- cherche, d'autorités réglementaires nationales, de programmes de médecine traditionnelle, de services de santé publique, d'universités, de professions médicales et pharmaceutiques et d'organisations de la société civile des États membres. Souhaitons que cette fois, les intentions soient menées à terme. Peut-être cela encouragera-t-il aussi l'OMS à soutenir les essais sur le paludisme et l'Artemisia.
Semaine du goût : les organisateurs de cet évènement sont aussi ceux qui défendent les intérêts des plus grosses multinationales de la malbouffe
Vous connaissez la « Semaine du goût » ? Cette initiative créée en 1990 par les industriels du sucre s’invite dans les écoles chaque début d’automne (cette année, elle avait lieu du 12 au 18 octobre). Sa vocation affichée ? Faire de « l’éducation au goût ».
Sur le communiqué de presse, le message est clair : la crise du Covid « a souligné l’impact de notre alimentation sur notre santé. L’obésité et le surpoids, par exemple, se sont révélés être des facteurs aggravants des malades atteints du coronavirus. Il est plus que jamais primordial de faire de la prévention, notamment par l’apprentissage de la bonne alimentation et le développement du goût. »
Des grands chefs ont donné des leçons de goût : 250 000 enfants des classes maternelles et primaires ont eu accès à ce moment de découverte transmis par un professionnel. L'objectif : « Éveiller la curiosité de nos enfants, les sensibiliser et les éduquer à l’importance du bien manger, pour qu’ils deviennent à leur tour des prescripteurs auprès de leurs parents. » Prescripteurs de quoi et pour qui ? Il y a de quoi douter de la sincérité du discours.
Car, même si cette « Semaine du goût » soutenue par les pouvoirs publics affiche une vocation tout à fait louable et si, aujourd’hui, la filière « sucre » (Cedus) n’est plus à la manœuvre pour orchestrer cet événement national, on peut légitimement se poser quelques questions sur son organisation par « Hopscotch Groupe » et la « Fonda- tion pour l’Innovation et la Transmission du Goût ». En effet, ces entités rassemblent les meilleurs des meilleurs en matière de relations publiques, qui travaillent, entre autres, pour Haribo, Heinz, Lesieur, Maille, Burger King, Coca-Cola, Danone, Mars Food Europe, Nestlé, Red Bull...
Tout cela « sous le Haut Patronage du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ». 8 Rebelle-Santé N° 230