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musculaire, nausées, le tout sur un fond de tension psychique ou phy- sique extrême. À l’instar du stress, deux solutions se présentent : la fuite ou la sidération. Autre carac- téristique phobique, les conduites d’évitement qui consistent à ne pas affronter l’objet phobogène, quitte à annuler un voyage, ou encore à calfeutrer son domicile afin d’em- pêcher tout insecte de pénétrer Des conduites d’évitement qui sont souvent très handicapantes, parfois plus que la phobie elle-même !
UNE ORIGINE SEXUELLE ?
D’où vient la phobie ? Difficile de le dire. Une chose est sûre : les peurs phobiques ont probablement permis à nos lointains ancêtres de survivre lorsque les objets phobo- gènes étaient réellement dange- reux. Autre certitude, la phobie est souvent le fait de l’éducation lorsque les parents phobiques conditionnent leurs enfants : une mère arachnophobe risque de transmettre sa peur à ses enfants de façon directe (réaction d’angoisse ou simple tension) ou indirecte (conduites d’évitement).
D’autres explications sont avan- cées. Pour certains, la phobie serait une résurgence enfantine de l’an- goisse de castration, inconsciente bien entendu. Pour d’autres, elle permettrait de refouler sur un ob- jet extérieur un conflit de nature sexuelle dans l’enfance, tout aussi inconscient.
ESSAYEZ LA RELAXATION...
À défaut de supprimer complète- ment la phobie, la relaxation per- met de mieux maîtriser ses émo- tions devant l’objet phobogène. Elle permet de se concentrer en travaillant sur sa respiration. Rap- pelons que la respiration est au centre de la maîtrise des émotions. 15 minutes de relaxation par jour suffisent.
...OU LES THÉRAPIES COMPORTEMENTALES
Si la relaxation est utile, rien ne vaut les thérapies comportementales, le moyen le plus sûr de se sortir de sa phobie. Le principe est simple : il s’agit d’un ensemble de techniques
destinées à conditionner une réac- tion, à l’instar des expériences de Pavlov. Elles sont basées sur le fait d’exposer réellement ou en imagi- nation le phobique à la situation anxiogène. En pratique, il existe 6 techniques différentes permettant au phobique de surmonter durable- ment sa peur grâce à une forme de désensibilisation. Certaines d’en- tre elles exposent progressivement en imagination le phobique à l’ob- jet de sa peur, d’autres le mettent en situation réelle de façon pro- longée, sous le contrôle du théra- peute qui peut arrêter la séance à tout moment (crise de panique). Certains thérapeutes utilisent éga- lement les images virtuelles en 3 D (visiocasque, gants Dataglove...). Signalons que le soutien de l’en- tourage est essentiel. Accompagné, le phobique réussit à mieux affron- ter l’objet ou la situation phobo- gène. À côté des thérapies com- portementales, on peut également recourir à la psychanalyse, aux mé- decines naturelles (hypnose, acu- puncture, programmation neuro- linguistique, Training autogène de Schultz, sophrologie...) et enfin aux médicaments (sur prescription médicale).
Dr Daniel Gloaguen
PEUR DE L’AVION
Avoir peur de prendre l’avion (aérodromophobie) ou le train (sidérodromophobie) complique les vacances. Les phobies du transport débutent fréquemment à l’âge adulte (à la suite d’accidents surtout) et ne concernent souvent qu’un seul type de transport. Guérir de l’aérodromophobie consiste à contrôler sa peur pour qu’elle n’évolue pas systématiquement vers la crise de panique. De nombreuses compagnies d’aviation et organismes ont d’ailleurs mis en place des stages très efficaces pour apprendre à gérer les voyages en avion. Pourquoi s’en priver ? Pour en savoir plus :
• https://www.airfrance.fr/FR/fr/common/guidevoyageur/ pratique/sante_anti_stress.htm • http://www.peuravion.fr/le-stage-contre-la-peur-de- lavion/
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PATHOLOGIES


































































































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