Page 7 - Le Petit Journal n° 200
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Les salariés sont donc actionnaires ?
Ils sont actionnaires de travail, et possèdent des actions du travail, mais comme ils ne les ont pas achetées, lorsqu’ils s’en vont, ils ne les récupèrent pas. Ils n’ont pas besoin d’apporter des parts en argent pour être actionnaires. Parallèlement, ils peuvent aussi acheter des actions du capital. Mais c’est autre chose.
Comment est gérée l’entreprise ?
En autogestion. Le PDG est tiré au sort parmi tous les sala- riés qui ont plus d’un an d’entreprise. On ne peut pas être une deuxième fois PDG avant que tout le monde soit passé. On peut ou non mettre son nom dans le chapeau. On n’est pas obligé. Moi, j’ai été PDG il y a deux ans.
Et pour les salaires ?
On est tous au même salaire horaire. Quels que soient l’ancienneté, le diplôme ou le métier. C’est un sacré parti pris mais ça annihile beaucoup de souci, de querelles de pouvoir. Une heure vaut une heure, pour tout le monde. Cela fait par- tie intégrante du concept et n’a jamais été remis en cause. J’ai vu des entreprises où l’on se battait plus pour savoir qui avait le pouvoir plutôt que comment travailler. Au bout d’un moment, ça provoque des tensions, des jalousies.
Cela veut dire qu’il n’y a pas de hiérarchie ?
La hiérarchie se fait quand même, naturellement, par le caractère de chacun. Tout le monde peut donner son avis. Certains ne le feront jamais, parce qu’ils n’ont pas la verve ou l’assurance nécessaire. Il y a des autorités un peu na- turelles qui se dessinent. On écoute davantage un des créa- teurs d’Ambiance Bois, surtout s’il a du bagout et des idées. Et puis, il y a des salariés en qui on a une confiance absolue parce qu’ils sont très pointus dans certains domaines.
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