Page 8 - Le Petit Journal n° 200
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le petit Journal de Rebelle-Santé société
Comment sont prises les décisions ?
Tous les jours, on a une pause d’une demi-heure, qui nous permet de parler des choses courantes. Une fois par mois, une réunion permet de traiter des thèmes plus globaux comme les investissements à venir, les chiffres, la straté- gie... Si une décision n’a pas obtenu l’aval de tous, elle est reportée jusqu’à ce que tout le monde soit d’accord.
Il faut la majorité absolue ?
Oui. Si une décision est prise trop rapidement, ou n'a pas été intégrée par tous les salariés, cela ne sert à rien. Car c’est difficile de mettre en œuvre quelque chose à con- trecœur. Parfois cela nous fait perdre du temps, mais les décisions que nous prenons de cette façon ont été tra- vaillées en amont. De plus, celui qui n’est pas d’accord ne peut pas juste dire « non », il doit travailler la ques- tion et donner des idées constructives. Il y a toujours une logique de consensus. Et puis, à partir du moment où l’on participe tous aux décisions, on ne peut pas dire que c’est de la faute du chef. S’il y a un problème, il faut le traiter et en parler à ses collègues, on est tous partie prenante.
Que représentent les dividendes que vous recevez en tant que salarié ? Certaines années nous n’en avons pas, cela dépend du chiffre d’affaires. Les dividendes peuvent représenter jusqu’à un mois de salaire. C’est une sorte de 13e mois, quand l’activité marche bien.
Quel est votre taux horaire ?
Au final, on doit gagner à peu près le SMIC horaire plus 20 %. La plupart des gens, ici, ne sont pas à plein temps.
On est tous d’accord que si on gagnait un peu mieux notre vie, ce ne serait pas plus mal. Mais si on augmente les salaires, c’est autre chose que de payer des dividendes. Car si le chiffre d’affaires baisse l’année suivante, on ne peut pas baisser les salaires. On préfère donc que ce soit sous forme de prime d’activité. D’autant que notre chiffre d’affaires a tout de même baissé.
Quelles sont les valeurs de l’entreprise ?
Il y a le respect, la confiance. Et puis, on ne considère pas les clients juste comme des porte-monnaie. On ne va pas proposer du bois à quelqu’un si l’on sait que cela ne cor- respond pas à son projet. Il aurait l’impression de s’être fait berner et ne reviendra pas. C’est une évidence pour nous : respecter la personne qui est en face.
Que tirez-vous de cette expérience ?
Je suis contente d’y être toujours, même si parfois c’est un peu dur. Ça peut sembler être en circuit fermé, comme un clan ou une famille, mais on s’y sent bien, c’est un cocon. On a la possibilité de faire autre chose. Et puis, le temps partiel permet de mieux supporter le travail. Moi, je m’y re- trouve, alors que j’ai souffert ailleurs. Ici, il y a la confiance. Ça vaut tout l’or du monde.
Propos recueillis par
Christophe Guyon
PluS D’info :
• www.ambiance-bois.com • http://fauxlamontagne.fr
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