Page 109 - Rebelle-Santé n° 190
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EXAMENS
LA PONCTION DU FOIE POUR DÉPISTER DE NOMBREUSES PATHOLOGIES HÉPATIQUES
Le geste peut paraître barbare. Et pourtant, pratiquée après une bonne anesthésie locale, la ponction du foie est indolore. Elle reste indispensable dans le diagnostic de nombreuses pathologies.
Diagnostic des hépatites C et B, de la cirrhose
alcoolique, du cancer du foie, de l’hémochro- matose, des atteintes médicamenteuses, sur- veillance après trans- plantation... la ponc- tion hépatique, ou ponction biopsie hépa- tique (PBH), connaît de nombreuses indica- tions. D’une façon gé- nérale, elle est indiquée lorsque les examens habituels (examens de sang, échographie, ra- diographie...) sont in- suffisants en matière de de certitude.
diagnostic
l’endroit que le praticien (gastro- entérologue, radiologue) souhaite prélever, autrement dit une zone située entre deux côtes à droite.
L’acte se pratique allongé sur le dos ou sur le côté gauche afin de bien dégager la zone concer- née. Après l’anesthésie, le prati- cien incise la peau sur quelques millimètres pour y introduire un une longue aiguille assez épaisse montée sur une seringue. L’acte peut s’effectuer sous échographie pour mieux orienter la zone de prélèvement. Le geste est vif, sorte d’aller-retour permettant de retirer une carotte de foie en l’aspirant avec la seringue.
Cela ne dure que quelques se- condes et réclame simplement une petite pause respiratoire du patient, histoire d’être plus précis.
Les douleurs sont rares pendant l’examen, mais un petit malaise vagal est toujours possible.
PRÉVENTION DU RISQUE HÉMORRAGIQUE...
Le foie étant la glande la plus vascularisée de l’or- ganisme, il convient de vérifier avant la PBH que la coagulation est nor- male et que le risque hé- morragique est minime. Une simple prise de sang comportant le nombre de globules rouges (exis- tence d’une anémie ?), ainsi que le nombre de plaquettes et les différents tests explorant la coagu- lation permet de dépister
une contre-indication à la PBH. Vous l’aurez déjà compris, la PBH est temporairement déconseillée en cas de traitement anticoagulant. Enfin, la recherche du groupe san- guin permet également de prendre des dispositions en cas de pro- blème (transfusion en urgence).
... ET HOSPITALISATION POUR SURVEILLANCE
Du fait du risque hémorragique et de la nécessité de soulager le patient en cas de douleur post- biopsique (30 % des cas), l’hos- pitalisation pour surveillance est souvent nécessaire, sauf lorsque ce risque est minime (sujet jeune sans problème de coagu- lation, absence de douleur après l’anesthésie). 24 heures suffisent en général. Le patient peut re- prendre son activité normale et/ ou professionnelle 24 heures après la ponction, en évitant tou- tefois les efforts physiques.
Dr Daniel Gloaguen
UNE « CAROTTE » DE FOIE
Cet examen consiste à prélever un petit lambeau de foie, ou carotte, d’un centimètre de haut sur un millimètre de diamètre. Rappe- lons que le foie est la glande la plus volumineuse de l’organisme. Sa masse (environ 1500 g) permet d’en retirer quelques grammes sans en altérer le fonctionnement. L’échantillon est ensuite transmis au laboratoire. Reste au médecin anatomo-pathologiste de déter- miner si le foie est malade et de quelle nature est la pathologie res- ponsable. 8 à 10 jours sont néces- saires avant d’avoir les résultats.
EN PRATIQUE
La PBH se pratique sur une per- sonne à jeun, à l’hôpital ou en clinique. L’anesthésie locale est nécessaire. Elle consiste à anes- thésier la peau en regard de
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