Page 30 - Rebelle-Santé n° 206
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NUTRITHÉRAPIE
Un chercheur a calculé qu’au cours des six mois qui ont suivi la période d’hospitalisation, les dépenses relatives à la supplémentation et aux visites médicales ont représenté moins de 2 % de celles engagées du- rant les six mois d’hospitalisation (3) !
Bref, les nutraceutiques – autrement dit les complé- ments alimentaires à effet thérapeutique avéré – de- vraient désormais être considérés a minima comme une solution optionnelle à essayer dans certaines situations, par exemple en situation d’échec thérapeu- tique. Et, à ce titre, compte tenu de leur efficacité et du gisement d’économies qu’ils représentent, ils méri- teraient de bénéficier d’un remboursement partiel, de type forfaitaire par exemple, afin d’éviter que certains renoncent purement et simplement à cette solution thérapeutique en raison de ressources financières in- suffisantes.
Et voilà que les grincheux reviennent à la charge :
« Désolé, mais on ne peut pas se satisfaire de ces his- toires, aussi belles soient-elles ! Il faut être plus scien- tifique dans l’approche et donc nous fournir des réfé- rences d’études attestant du réel intérêt thérapeutique des compléments multivitaminés dans les problèmes de santé touchant à la sphère neuro-psychique. »
DES EFFETS VALIDÉS PAR LA SCIENCE
Une étude intéressante a été publiée très récemment dans le BMJ, revue scientifique de référence. Des chercheurs suédois ont épluché les dossiers médicaux de plus de 150 000 enfants de la région de Stockholm et il en est ressorti que les enfants dont les mères ont procédé à une cure de multivitamines au cours de leur grossesse présentent un risque réduit d’un tiers
de développer un trouble du spectre autistique avec déficience intellectuelle associée (4). Pas mal, non ?
Tiens, un grincheux lève le doigt... Laissons-lui la parole :
« Cette étude est effectivement intéressante mais elle ne révèle qu’une association entre supplémentation et risque d’autisme. Vous savez très bien que seules les études cliniques randomisées en double aveugle contre placebo sont à même d’établir un lien de cau- salité. »
Pour ceux qui l’ignoreraient, l’étude dite « randomi- sée » ou « contrôlée » est considérée comme le must en matière de science médicale. Elle repose sur le fait que les examinateurs ignorent qui, parmi les patients, reçoit le produit actif (la molécule de synthèse ou la substance naturelle) ou le produit inactif (le fameux « placebo »). Cela étant précisé, je m’empresse de rassurer notre ami grincheux : nous ne manquons pas d’études randomisées attestant des effets positifs de la prise de compléments multivitaminés sur la sphère neuro-psychique.
De fait, un tour d’horizon de la littérature scientifique de ces 15 dernières années révèle qu’il existe au moins 25 études randomisées ayant évalué des compléments multivitaminés dans le cadre du traitement d’une grande variété de troubles « psy ». De manière générale, les résultats s’avèrent favorables aux multivitamines.
On note en particulier :
• une diminution de 26 à 47 % de la fréquence des conduites violentes en milieu scolaire ou carcéral chez des adolescents (5 études positives) ;
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