Page 55 - Rebelle-Santé n° 206
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URGENCES
UNCOUPDEPOINGDAN5SUNEPORTE? GARE À LA FRACTURE DU	e MÉTACARPE !
Un coup de poing dans un mur ou une porte... il n’en faut pas beaucoup plus pour se fracturer le 5e métacarpe, cet os long situé sur le bord externe de la main et qui relie les os du poignet à l’auriculaire.
Les médecins parlent souvent de « fracture du boxeur » pour décrire la fracture du 5e mé-
tacarpe. Rappelons que les méta- carpes correspondent aux os longs reliant le carpe (os du poignet) aux premières phalanges. Le 5e méta- carpe précède donc l’auriculaire. Et point besoin de donner des coups de poing sur un ring pour en souf- frir : tout traumatisme de la main surunplandur,poingfermé,peut s’accompagner d’une telle fracture. Et dans certains cas, comme frapper rageusement dans un mur ou une porte, d’autres métacarpes peuvent également se fracturer.
PEU D’INCERTITUDE DIAGNOSTIQUE La fracture du boxeur ne pose que peu de problème diagnostique tant l’aspect clinique est caracté- ristique. En définitive, les radio- graphies servent essentiellement à déterminer le type de fracture, qui va conditionner le geste thérapeu- tique. Elles permettent également d’éliminer l’existence d’une autre
fracture métacarpienne associée.
DOULEUR SOURDE IMMÉDIATE
Cette fracture se manifeste par une douleur sourde, immédiate,
réveillée par la palpation. Dans les minutes qui suivent, un hématome apparaît sur le dos de la main, côté externe, semblable à une « bosse de chameau ». Curieuse- ment, la fracture du 5e métacarpe ne s’accompagne que rarement d’un hématome dans la paume de la main. Autre signe typique observable : un trouble de la rotation du petit doigt qui signe une fracture avec déplacement au niveau de la tête du métacarpe. D’une façon générale, ce type de fracture est assez stable, d’autant que l’hématome va mettre le foyer de fracture sous tension, consti- tuant ainsi une attelle naturelle.
GLAÇAGE
À l’instar de la plupart des trau- matismes sportifs, le premier geste utile consiste à refroidir la lésion afin de limiter le saignement. Rien de tel qu’une poche emplie de glaçons posée sur la bosse de cha- meau, à renouveler plusieurs fois par jour. À ce stade, les pommades ne servent à rien. Une immobili- sation sommaire (un simple ban- dage) permet d’attendre l’examen radiographique. En cas de douleur, la prise de paracétamol est suf- fisante. En effet, la douleur n’est
pas intense, à condition de ne pas bouger la main ou les doigts, bien entendu.
DE LA SIMPLE IMMOBILISATION...
Une immobilisation suffit en cas de fracture non déplacée et stable du 5e métacarpe, pendant 21 jours seulement. Attention au risque d’enraidissement lors d’une immo- bilisation prolongée.
... À L’INTERVENTION CHIRURGICALE En revanche, l’intervention chirur- gicale est indispensable en cas de :
• fracture ouverte • fracture déplacée de la tête qui entraîne une rotation du petit doigt lors de la fermeture du poing •	fracture déplacée de la diaphyse (partie longue du métacarpe) avec une angulation majeure qui « rac- courcit » l’auriculaire par un effet de décalage. Selon le type de fracture, le chirur- gien se contentera de la réduire, ou bien il posera au choix une vis, une broche ou une plaque vissée.
LA KINÉ POUR ÉVITER LES SÉQUELLES Après le temps de consolidation osseuse, la kinésithérapie est né- cessaire afin de retrouver une mo- bilité normale de l’auriculaire et éviter une ankylose durable. Reste enfin la possibilité d’un cal vicieux séquellaire sur le dos de la main, qui se traduit par une petite tumé- faction dure et indolore en regard
du foyer de fracture.
Dr Daniel Gloaguen
Rebelle-Santé N° 206	55
Dr Daniel Gloaguen


































































































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