Page 18 - Rebelle-Santé n° 229
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NUTRITHÉRAPIE
 Syndrome de la
BOUCHE BRÛLANTE
La complémenthérapie à mettre en œuvre
 Didier Le Bail
 La complémenthérapie peut apporter une aide précieuse aux patients souffrant d’une forme de douleur chronique neuropathique appelée « syndrome de la bouche brûlante ». Une aide obtenue grâce à deux ingrédients naturellement fabriqués par l’organisme : l’acide alpha- lipoïque et le PEA. Et si nous partions à leur découverte ?
La glossodynie est davantage connue sous sa systémique (diabète, hypothyroïdie...), sans oublier
dénomination populaire de « syndrome de la
bouche brûlante » (SBB). Une dénomination qui a le mérite de la clarté. De fait, ce trouble se caracté- rise par une sensation douloureuse de brûlure affec- tant le plus souvent la langue mais pouvant toucher aussi d’autres parties, voire l’intégralité de la bouche (lèvres, gencives, palais, gorge). Les symptômes classi- quement associés sont la sensation de bouche sèche et l’altération, voire la perte du goût, l’ensemble constituant le syndrome de la bouche brûlante ou SBB, pour faire plus court.
Le SBB est un trouble chronique qui se manifeste sur- tout dans la deuxième moitié de l’existence. Sa préva- lence dans la population générale se situerait autour de 1 %. Les femmes sont beaucoup plus touchées que les hommes. Le SBB est ponctué d’épisodes doulou- reux dont la fréquence varie beaucoup selon les indi- vidus.
PRIMAIRE OU SECONDAIRE ?
L’objectif premier des médecins est de déterminer si le SBB est secondaire à un problème de santé sous- jacent, auquel cas on parlera de syndrome de la bouche brûlante secondaire.
Les problèmes de santé sous-jacents peuvent être d’origine locale (prothèses dentaires, bruxisme, dys- fonctionnement des glandes salivaires, infection fon- gique, lichen plan, reflux gastro-œsophagien, consom- mation excessive de boissons acides...) ou d’origine
les traitements médicamenteux, en particulier ceux contre l’hypertension artérielle.
Mais, parfois, on ne trouve rien malgré une débauche d’examens. Le SBB de cause inconnue est qualifié de syndrome de la bouche brûlante primaire. Mais cause inconnue ne signifie pas pour autant absence de cause. En l’occurrence, les chercheurs penchent pour une atteinte des nerfs sensoriels du système nerveux périphérique ou central aboutissant à l’apparition et la chronicisation d’une douleur chronique neuropa- thique au niveau de la bouche.
Une hypothèse largement partagée qui a fort logique- ment conduit le corps médical à prescrire aux patients la classe de médicaments privilégiée pour soulager les douleurs chroniques neuropathiques, à savoir celle des... anticonvulsivants !
DES ANTICONVULSIVANTS POUR MOINS SOUFFRIR ?
Les antalgiques classiques n’étant d’aucun secours dans ce type de douleurs, les médecins se sont rabat- tus sur les anticonvulsivants, capables de diminuer l’amplification de la douleur par une action sur la sen- sibilisation des systèmes d’alarme dans la moelle et le cerveau.
La gabapentine (Neurontin), la prégabaline (Lyrica) et le clonazépam (Rivotril) figurent parmi les molécules anticonvulsivantes les plus couramment prescrites.
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