Page 19 - Rebelle-Santé n° 229
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   Non contentes d’être peu efficaces, elles exposent à de nombreux effets indésirables, et pour ce qui est du clonazépam, à un risque de dépendance. Bref, la ba- lance bénéfices-risques n’est pas très bonne.
D’ailleurs, le groupe Cochrane, qui rassemble une large communauté de chercheurs indépendants, s’est récemment prononcé sur la gabapentine, indiquant noir sur blanc qu’il est « impossible de prévoir de quel côté penchera la balance bénéfices-risques une fois le traitement engagé ». Pas très rassurant, n’est-ce pas ? Concernant le clonazépam, la position du groupe Cochrane est très tranchée : il ne devrait tout simplement pas être prescrit contre les douleurs chroniques neuropathiques.
Confrontés à la difficulté de la prise en charge médi- cale des patients touchés par le SBB, les praticiens ont tout intérêt à se montrer pragmatiques et donc, à ne pas négliger le potentiel thérapeutique d’ingrédients naturels tels que l’acide alpha-lipoïque et le PEA.
ZOOM SUR DEUX INGRÉDIENTS NATURELS 1 – L’ACIDE ALPHA-LIPOÏQUE
Voilà un antioxydant définitivement à part. Non seule- ment parce qu’il est soluble à la fois dans l’eau et les graisses – d’où son surnom d’antioxydant universel –, mais aussi et surtout parce qu’il est capable de pro- longer la durée de vie d’autres antioxydants tels que la vitamine C, la vitamine E, la coenzyme Q10 et le glutathion !
Au vu des résultats positifs obtenus dans le traitement de la neuropathie diabétique, différentes équipes de recherche ont décidé d’évaluer le degré d’efficacité de l’acide alpha-lipoïque chez les patients souffrant du
syndrome de la bouche brûlante. Un certain nombre d’essais cliniques ont été entrepris depuis les années 2000 et au final, les résultats sont contrastés, parfois bons, parfois médiocres. Et le risque qu’ils s’avèrent décevants semble d’autant plus grand en cas de SSB ancien, de dépression avérée ou encore de douleur de forte intensité (1).
2 – LE PALMITOYLÉTHANOLAMIDE (PEA)
Un nouveau protagoniste a récemment fait son appa- rition : le PEA, un lipide bioactif rattaché au système endocannabinoïde (2). Trois études publiées coup sur coup en 2019 laissent à penser que l’activité analgé- sique du PEA s’exerce aussi sur le SBB. Ceux et celles qui connaissent déjà le PEA n’en seront guère étonnés dans la mesure où les cibles thérapeutiques privilé- giées du PEA sont justement les douleurs chroniques neuropathiques. Et c’est d’ailleurs ce qui confère au PEA son côté quasi « miraculeux » car il s’attaque aux douleurs les plus sévères, les plus rebelles, les plus réfractaires aux traitements antidouleurs clas- siques. Attention, il ne les supprime pas d’un coup de baguette magique, mais se montre capable de les atténuer durablement, le tout sans générer d’effets indésirables, et encore moins de dépendance.
Ne croyez pas pour autant que l’industrie pharma- ceutique s’intéresse au PEA. La raison est on ne peut plus simple : le PEA étant une substance naturellement fabriquée par l’organisme, elle n’est pas brevetable. Du coup, le PEA doit se satisfaire du seul statut de complément alimentaire.
Mais revenons à nos chères études, à commencer par cette étude de cas concernant un homme de 60 ans souffrant du SBB depuis un an. Chez lui, la sensa- tion de brûlure apparaît sur le bout de la langue avant
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NUTRITHÉRAPIE
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