Page 12 - Rebelle-Santé n° 228 - Extrait "NATURE"
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JARDIN BIO
Le séchage « maison » donne, en principe, de bons résultats. Inutile, sauf pour sécher de grandes quan- tités de plantes, de vous lancer dans des investissements impor- tants. Un peu de savoir-faire et un peu de matériel suffisent !
Quelques principes à retenir pour le séchage « maison »
Les plantes sont très riches en eau, entre 60 et 90 %. Le séchage consiste à ramener rapidement cette teneur en eau autour de 10 à 12 %, seuil au-dessous duquel les bactéries cessent de se déve- lopper. Bien sûr, sans réduire la quantité des principes actifs ou des pigments (1) de la plante et encore moins les dénaturer.
Le séchage, quelle que soit la technique utilisée, évapore l’eau de la plante ; l’air qui traverse les plantes se charge de cette eau, puis est évacué.
Deux points importants pour sé- cher efficacement :
• générer une circulation d’air suffisante ; le plus simple est d’uti- liser la différence de température entre l’air qui entre et l’air qui sort pour créer ce flux ;
• réchauffer l’air qui traverse les plantes, car cela abaisse son hy- grométrie et augmente son pouvoir séchant.
Lorsque la teneur en eau des plantes est stabilisée à 10-12 %, celles-ci ne risquent plus aucune dégradation (moisissure, bacté- rioses, viroses...). Or, une plante « stabilisée », pour être en équi- libre avec l’humidité de l’air am- biant, peut se réhydrater légère- ment de façon réversible, et alors elle risque, par exemple, de moi- sir. Il est donc important d’éviter une variation trop importante de l’hygrométrie.
Les plantes peuvent, presque toutes, être séchées. Cependant,
plus la plante est riche en eau et a des tissus charnus, plus le temps de séchage sera long et/ou plus l’éner- gie à fournir sera importante.
Un temps de séchage trop long expose la plante :
• aux spores de champignons qui, trouvant assez d’eau dans les tissus, germent. Le champignon s’installe et dégrade les tissus en produisant parfois des toxines qui peuvent être dangereuses si l’on consomme la plante ;
• aux bactéries, virus ou aux œufs de parasites qui vont proliférer, la plante va alors pourrir...
• à un risque d’évolution de sa composition et de sa teneur en principes actifs.
La température de séchage, en séchage familial (2), doit être assez constante, autour de 30 à 35 °C, en évitant de dépasser les 38 °C pour préserver la qualité des plantes.
Le séchage se fait dans l’obscu- rité pour préserver les pigments, responsables de la couleur, et les principes actifs des plantes.
RÉUSSIR LA RÉCOLTE
Si vous cueillez vos plantes, faites-le dans un endroit exempt de pollution ou de contaminations (produits phytosanitaires, proximi- té des routes ou voies ferrées...).
Récoltez lorsque l’air est sec.
Si vous voulez les faire sécher pour les utiliser en tisane, récoltez-les en fin de matinée pour les parties aériennes, lorsque la rosée a dis- paru, et dans l’après-midi pour les racines.
Récoltez des plantes ou des or- ganes sains.
Pour des raisons écologiques, récoltez uniquement les parties de la plante qui seront utilisées, répar- tissez le prélèvement sur plusieurs pieds et adaptez-le à vos besoins (voir encadré ci-dessus).
Comment évaluer la quantité à récolter ?
Il faut avoir une idée de la perte de poids après séchage.
On dispose de taux (poids sec / poids humide) qui sont indicatifs, car ils varient suivant les espèces, l’âge de la plante et les conditions de culture...
Voici quelques ordres de grandeur :
• 900 g à 1 kg de feuilles fraîches donnent 200 g environ de feuilles sèches ;
• pour les fleurs, le taux est quasiment le même ;
• pour les racines, on estime que 700 g de racines fraîches four- nissent 200 g de matière sèche.
Rebelle-Santé N° 228 69
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